Nous nous sommes rendus sur place pour recueillir les témoignages.
Mardi 19 octobre 2010, des lycéens d’Uruguay-France étaient rassemblés, devant leur lycée dans le quartier de la Butte Montceau, pour protester contre la réforme des retraites. Des jeunes non-lycéens se sont joints au groupe, puis ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre restées en retrait.
La proviseure et le proviseur-adjoint aidé par des personnels et des professeurs ont protégé la grille afin d’empêcher les intrus de pénétrer, ils ont fait rentrer les lycéens d’Uruguay qui ont trouvé refuge dans l’enceinte de l’établissement.
Les casseurs ont ensuite défié les forces de police, puis retourné 4 voitures dont 2 appartenant à des professeurs, cassé les vitres de l’abri-bus et incendié une poubelle. Suivis par la police, ils sont descendus vers la Vallée en « caillassant » au passage des appartements et des voitures rue de Nemours. Les gérants du bar « le Montceau » qui abaissaient leur rideau de fer ont été surpris par un groupe qui a fracturé une partie de la vitrine, ce sont les clients qui ont fait barrage et ont empêché le pillage.
La bande s’est ensuite dirigée vers la gare en passant devant le collège de la Vallée, où la principale, prévenue, avait fermé les portes de l’établissement après avoir fait rentrer tous les collègiens. Cette décision pleine de sang-froid a permis d’éviter le pire.
Aucun lycéen n’a été blessé. Les habitants de la Butte sont sous le choc.
Nous condamnons fermement ces violences qui ternissent l’image de notre ville et qui ne sont pas le fait des jeunes lycéens. Nous avons reconnu dans le groupe de casseurs quelques énergumènes. Ils ont 16 ans, n’ont pas de parents, sont en situation d’échec scolaire. En tant que parents d’élèves nous les avons connus en primaire puis accompagnés lors de visites au collège. En fin de 5è, ils sont partis en CFA où leur scolarité est chaotique. Habitant le quartier de la Butte, ils ont invité leurs amis de toute la région à venir mettre le bazar.
Derrière chaque cagoule, il y a un cas social. Ne faisons pas de raccourcis trop rapides : jeune=immigration=délinquance.
Soutenons notre jeunesse qui étudie ou qui travaille, elle est l’avenir de notre ville.