mardi 26 octobre 2010

Violences urbaines à Avon








Les "casseurs" n'étaient pas des lycéens d'Uruguay-France
Nous nous sommes rendus sur place pour recueillir les témoignages.

Mardi 19 octobre 2010, des lycéens d’Uruguay-France étaient rassemblés, devant leur lycée dans le quartier de la Butte Montceau, pour protester contre la réforme des retraites. Des jeunes non-lycéens se sont joints au groupe, puis ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre restées en retrait.

La proviseure et le proviseur-adjoint aidé par des personnels et des professeurs ont protégé la grille afin d’empêcher les intrus de pénétrer, ils ont fait rentrer les lycéens d’Uruguay qui ont trouvé refuge dans l’enceinte de l’établissement.

Les casseurs ont ensuite défié les forces de police, puis retourné 4 voitures dont 2 appartenant à des professeurs, cassé les vitres de l’abri-bus et incendié une poubelle. Suivis par la police, ils sont descendus vers la Vallée en « caillassant » au passage des appartements et des voitures rue de Nemours. Les gérants du bar « le Montceau » qui abaissaient leur rideau de fer ont été surpris par un groupe qui a fracturé une partie de la vitrine, ce sont les clients qui ont fait barrage et ont empêché le pillage.

La bande s’est ensuite dirigée vers la gare en passant devant le collège de la Vallée, où la principale, prévenue, avait fermé les portes de l’établissement après avoir fait rentrer tous les collègiens. Cette décision pleine de sang-froid a permis d’éviter le pire.

Aucun lycéen n’a été blessé. Les habitants de la Butte sont sous le choc.

Nous condamnons fermement ces violences qui ternissent l’image de notre ville et qui ne sont pas le fait des jeunes lycéens. Nous avons reconnu dans le groupe de casseurs quelques énergumènes. Ils ont 16 ans, n’ont pas de parents, sont en situation d’échec scolaire. En tant que parents d’élèves nous les avons connus en primaire puis accompagnés lors de visites au collège. En fin de 5è, ils sont partis en CFA où leur scolarité est chaotique. Habitant le quartier de la Butte, ils ont invité leurs amis de toute la région à venir mettre le bazar.

Derrière chaque cagoule, il y a un cas social. Ne faisons pas de raccourcis trop rapides : jeune=immigration=délinquance.

Soutenons notre jeunesse qui étudie ou qui travaille, elle est l’avenir de notre ville.


mardi 19 octobre 2010

Importante manifestation des lycéens de Fontainebleau et Avon contre la réforme des retraites.






























Ils étaient près de 1 500 mardi 12 octobre 2010 pour une manifestation bon enfant dans les rues de Fontainebleau. Le cortège regroupant les lycées Couperin et François 1er a descendu la rue de la paroisse pour un sit-in improvisé devant la mairie de Fontainebleau, où le 1er magistrat, fervent partisan de la réforme, s’était retranché. Quelques mots historiques ont été prononcés lors de la réception d’une délégation. Des parents d’élèves nous ont fait part de violences policières lors de la dispersion du cortège entre 13 et 14h. Il semblerait que les forces de l’ordre étaient très nerveuses, et ont répondu à des provocations au lieu de protéger les adolescents. Six gardes à vue sur mineurs auraient été menées dans des conditions humiliantes au commissariat de Fontainebleau (voir sur le net MEDIAPART FONTAINEBLEAU).

Au plan national, François Fillon et Brice Hortefeux ont immédiatement dénoncé les organisations syndicales qui manipulaient selon eux les lycéens. Dominique Voynet, maire Vert de Montreuil où un jeune a été touché au visage par un tir de flash-ball, a dénoncé ce qu’elle qualifie de « violences policières contre les lycéens ». Les fédérations de parents d’élèves ont appelé au calme.

Que dire de la manifestation de Fontainebleau ? Elle était spontanée et ce qui frappe c’est la sincérité des lycéens. Certains ont étudié les textes de la loi et s’inquiètent de travailler jusqu’à près de 75 ans. La plupart expriment tout haut un malaise dans les lycées. La région rénove les bâtiments, fournit tout le matériel numérique mais l’Education Nationale est à la peine : les suppressions de postes se font sentir, les changements à répétition du ministre accélèrent les réformes. Les directeurs d’établissement font le maximum, mais les moyens sont limités : comment enseigner les langues étrangères à un groupe de 35 élèves, comment assurer un soutien sans professeurs supplémentaires ? En classe de seconde, les livres ne sont toujours pas disponibles, les professeurs ne connaissent pas les programmes du futur bac, l’improvisation est totale. De jeunes professeurs sont directement affectés à des classes sans formation à la pédagogie en IUFM.

La génération 2010 est différente de la 2006, ou de la 1995. C’est la première génération internet. Ils sont nés avec le net, ils l’utilisent tous les jours. Le soir, ils se connectent, rejoignent leur tribu, échangent des nouvelles et travaillent en mode coopératif. Ils lisent la presse internationale en VO. Ils sont lucides sur la situation économique et savent qu’ils devront s’expatrier. Mais ils sont très débrouillards, ouverts, intelligents et talentueux. Ne brisons pas leur rêve, soutenons leur projet !






mardi 12 octobre 2010

Réforme des retraites: et si toutes les pistes n'avaient pas été explorées


Lycée Uruguay-France : des lycéens en grève illimitée
Avon

De notre envoyé spécial

Depuis bientôt dix jours les 58 élèves de terminale L de M. Planchet, professeur d’histoire, géographie et civisme, sont en grève illimitée et refusent d’assister à ses cours.

« Les cours de M. Planchet sont très difficiles à suivre et nous craignons pour le bac qui approche » dit Xavier, un des délégués de classe. Sa camarade Claudie ajoute : « nous avons du mal à comprendre ses cours, son élocution est chuintante et quasiment inaudible ». Un autre élève Luc, renchérit : « ouais, en plus il n’arrive pas à écrire au tableau, et parfois il quitte la classe au milieu d’un cours, comme ça, sans explications… »

Le chef d’établissement, (on dit désormais le Proviseur Directeur Général) soutient le professeur ; « nous sommes conscients des difficultés rencontrées par les élèves de M. Planchet, mais ce cas de figure est courant avec les enseignants âgés et nous devons faire avec. Les élèves doivent être plus tolérants et accepter les professeurs tels qu’ils sont. De toutes façons il n’y en a pas d’autres…»

Madame Doucet, élue du SGFSEN-UNPPI et représentante (sans droit de vote) des professeurs au Conseil des Actionnaires du Lycée défend elle aussi M. Planchet. « Il est désormais essentiel d’aménager les conditions de travail des professeurs seniors. Nous tenons, dit-elle, que le CA accepte la sieste d’après le déjeuner. Il s’agirait d’officialiser une pratique courante car tous les collègues de son âge (entre nous, nous les appelons la « génération Sarkozy ») dorment l’après-midi devant leurs élèves, ce qui engendre des perturbations. De même nous espérons que le Rectorat, (on doit dire maintenant la Société Rectorale à Responsabilité Limitée™), organisera le ramassage à domicile de ces professeurs, car depuis sa privatisation, la MAIF® refuse d’assurer les conducteurs de plus de 65 ans. Enfin il est urgent de réserver les salles du rez-de-chaussée à nos anciens car nombre d’entre eux ont beaucoup de mal à monter les escaliers à cause de leur arthrite ».

M. Planchet est dans sa salle de classe, assis à son bureau devant soixante chaises vides. C’est un petit homme de 75 ans, il enseigne au Lycée Uruguay-France depuis 1992. M. Planchet répond difficilement à nos questions. « J’ai beaucoup de mal à vous comprendre, nous avoue-t-il, mon audition n’est plus ce qu’elle était et depuis la privatisation de la MGEN®, les appareils auditifs, comme les lunettes, ne sont plus remboursés. » Aux plaintes de ses élèves il rétorque : « il est vrai que mon élocution s’est modifiée avec le temps. Les années passent et les dents tombent. C’est d’autant plus gênant que les prothèses dentaires sont hors de prix de nos jours ! » Et sur le problème du tableau et des sorties précipitées : « le tableau, c’est à cause de l’arthrose, je ne peux plus écrire de la main droite. Quant à mes sorties, elles sont dues à ma prostate, je dois impérativement aller aux toilettes toutes les 30 minutes. Je sais que les élèves sont perturbés mais mettez-vous à ma place… »

Avant de s’assoupir M. Planchet nous confie qu’il comprend les revendications de ses élèves, « si cela ne tenait qu’à moi je serais parti à la retraite depuis longtemps déjà… » La sonnerie retentit, il ne l’entend pas.

Une file de personnes âgées attend devant la porte du réfectoire géré par la firme « SchoolFood® & C° ». « Ce sont les anciens du Lycée, indique le gardien en uniforme bleu marine appartenant à la société « SchoolGuard® & C°», des professeurs, des administratifs, des personnels de service, parfois il y a même un ancien proviseur. Ils attendent qu’on leur distribue les restes de la cantine. Vous savez, les retraités doivent vivre avec si peu… »

mardi 5 octobre 2010

Vandalisme à Avon, épisode 2




Le suspect a avoué, c'est le maire.


Fin juillet 2010, le maire d’Avon a procédé à un grand nettoyage du local des élus Proches de Vous. La salle de réunion a été fermée, la plaque sur la porte d’entrée a été déposée. Dans un courrier envoyé en septembre, le maire interdit dorénavant aux élus de rencontrer les habitants dans le local mis à disposition.


C’est un manque de politesse envers des élus : une administration prévient avant de passer aux actes.


C’est un manque de respect envers le premier groupe d’opposition qui est présent au conseil municipal depuis 15 ans. Nous n’imaginons pas Bertrand Delanoé, maire PS de Paris, démonter la plaque du local de l’UMP.


C’est un abus de pouvoir. La loi autorise bien les élus à recevoir les citoyens dans le local qui leur est affecté, dans le respect du bon fonctionnement des services publics, ce qui est le cas.


La plaque sur la porte du local avait été apposée il y a près de 10 ans. Cela n’avait jamais posé de problèmes. Il y avait inscrit ces quelques mots « Proches de Vous, démocratie locale de proximité ». C’est la démocratie qui est directement visée dans cette opération. C’est un symbole de la république française que l’on piétine.


M. le Maire d’Avon a publiquement fait part de son souhait de parti unique. Il fait sombrer Avon dans une dictature à la mode moldave. Nous ne pouvons pas accepter de tels dérapages.


M. Le Poulain n’est pas digne d’être le maire de tous les Avonnais.



Pj : le courrier de la mairie