lundi 28 novembre 2011

Suppression des commissions à la mairie d'Avon

Une chasse aux sorcières.

Lors du conseil municipal du 15 novembre 2011, il a été procédé à la suppression des commissions mises en place au lendemain de l’élection de 2008. Le motif officiel était de renouveler les membres suite à la nomination de certains conseillers à des postes d’adjoints ou de conseillers délégués.

Il y a 10 commissions en activité : travaux-urbanisme, culture et patrimoine, scolarité-jeunesse, sports, action sociale, budget-finances, petite enfance, cohésion sociale, fêtes et cérémonies, développement durable.

Elles sont composées chacunes de 8 conseillers municipaux et sont un lieu d’information, de débat et de proposition. Certaines fonctionnent très bien : les commissions se réunissent régulièrement au complet, les travaux sont publiés. D’autres se font plus rares, d’autres encore ne fonctionnent plus du tout, il s’agit alors d’un semblant de démocratie.

Leur pouvoir est consultatif : il est arrivé que tous les membres (majorité et opposition) soient d’accord sur un texte, et bizarrement en conseil, c’est la position opposée qui a été proposée et retenue.

Le 15 novembre, les commissions ont été dissoutes. Proches de Vous a demandé au maire les régles du jeu pour la nouvelle élection car nous pressentions un coup fourré. 6 places sont réservées à la majorité, 2 à l’opposition. Monsieur le maire est reparti du scrutin de 2008, et n’a pas voulu tenir compte de la nouvelle distribution du conseil : la liste « Avon l’avenir en action » a été comptabilisée dans l’opposition alors que ses membres sont passés depuis dans la majorité, le groupe dissident de la majorité animé par Béatrice Rucheton s’est vu interdire de présenter des candidats car il n’existait pas en 2008. Bilan final, la place réservée à l’opposition réelle s’est réduite, et des conseillers compétents ont été sortis de force des commissions. On a même assisté à un événement cocasse : les deux conseillers du groupe « Avon l’avenir en action », Jean-Michel Schaar et Geneviève Tabourel, étaient absents, et malgré cela ils ont présenté des candidats et ont été largement élus avec le soutien actif et compréhensif d’une partie de la majorité.

Démocratie avonnaise ou autocratie ?

jeudi 17 novembre 2011

Débat d'orientation budgétaire 2012 à Avon

Une majorité conservatrice, un groupe Proches de Vous pour une ville en mouvement.

Intervention du groupe Proches de Vous lors du conseil municipal du 15 novembre 2011.

C’est la meilleure séance municipale de l’année. Le législateur a prévu un temps différent : il n’y a pas de vote, chaque conseiller est invité à débattre sur l’orientation budgétaire de la commune, et par là sur l’avenir de la ville.

Pierre Vaissière a comme chaque année très bien décrit le contexte politique, économique et financier dans lequel nous vivons. Citons « Au regard de la crise actuelle,[…], ce Dob est rédigé dans un contexte incertain et évolutif », et « il est rappelé qu’il convient d’être prudent sur la capacité à rembourser alors même que le recours à l’emprunt est possible ».

Avon est une ville exceptionnelle : les trottoirs et les chaussées sont refaits à neuf, les bâtiments sont entretenus, l’éclairage est surpuissant, des fleurs abondantes ornent les lieux publics, les services fonctionnent. Et l’on organise même des fêtes sportives où l’on écrit comme à Athènes à la gloire des stratèges. La majorité est sûre d’elle, elle maîtrise tous les événements et s’auto-congratule dans la presse. Y-a-t-il encore une place pour l’avis de modestes élus d’opposition ?
Pour essayer de comprendre, j’ai analysé les comptes administratifs des années 2008, 2009 et 2010. Cela donne une bonne idée de l’orientation du mandat.

Une ville se décline en 10 fonctions : services généraux, sécurité, enseignement, culture, sport, social, famille, logement, aménagement urbain, action économique. Si l’on analyse le budget de fonctionnement, entre 2008 et 2010, trois fonctions ont fortement augmenté : la famille People&Baby (+67%), la sécurité (+37%) et l’aménagement urbain (+6%). Trois fonctions ont vu leur budget baisser : le social, le sport et l’éducation. En budget d’investissement, la part consacrée aux aménagements urbains est passé de 32% à 57%. Voilà la tendance, vous êtes très conservateur. Nous aurions fait exactement l’inverse. Votre modèle date des années 1970, Il est à 3 dimensions, il manque la quatrième : le temps, qui veut dire mouvement. A Proches de Vous, nous croyons que la richesse d’une ville est dans ses hommes et ses femmes.

Quelles seraient nos orientations ? La première serait l’action économique. A Avon, la fonction est à zéro, chaque année on nous explique que c’est la communauté de communes qui l’a en charge. C’est vrai, mais ce n’est pas suffisant. La première préoccupation d’un maire est de développer l’activité sur sa commune. Ce n’est pas facile, mais c’est mieux qu’inaugurer les chrysanthèmes. Il y a quelques semaines, nous étions quelques conseillers avonnais à une réunion sur le Grand Gâtinais et son développement économique. Il y avait beaucoup de beau monde : plusieurs préfets, les maires de Sens, Montereau, Nemours, Montargis.Curieusement les maires de Fontainebleau et Avon étaient absents, comme d’habitude, non concernés. Je laisserai parler Denis Oulès, ingénieur polytechnicien et ancien cadre EDF, qui anime une association Pôle Sud Paris. Il a écrit l’année passée un article d’économie fiction où il proposait deux scénari pour le développement de notre agglomération : le premier était optimiste, il est déjà malheureusement caduc ; le second pessimiste, nous sommes en train de le vivre. « 17 juin 2017 : Mme le ministre des Affaires sociales inaugure dans le château de Fontainebleau une maison de retraite pour personnes âgées sans ressources », « Pourquoi la vocation du château a changé ? En 2015, Les 260 salariés de l’école des Mines sont partis pour Saclay […] En 2013 l’Esigetel isolée à Valvins est partie dans le Val de Marne. Dans ces conditions, les deux départs effaçant l’image locale d’enseignement supérieur, la question du maintien de l’Insead s’est posée dès 2012. […] Les professeurs regrettaient de manière croissante de ne pas trouver à Fontainebleau une proximité de ville moderne, une interaction avec une communauté professionnelle jeune et dynamique, une interaction avec d’autres chercheurs, des entreprises high-tech et des membres du gouvernement local.[…] . Le départ de l’Insead avait pour conséquence une perte économique (1000 emplois) et une perte d’identité internationale. […] Dans la foulée le départ des 150 chercheurs de Corning fut réalisée ».
La situation décrite par Denis Oulès est très réaliste. Avon a besoin d’emplois, de commerces.

Une deuxième orientation budgétaire serait pour nous à donner sur le social et notamment l’éducation. Je rejoins François Hollande qui veut en faire une priorité. Aujourd’hui un garçon avonnais sur deux ne connaîtra pas le lycée. 250 jeunes sont sans emploi. La ville d’Avon fait beaucoup, mais elle doit faire mieux pour accompagner ces enfants dès le plus jeune âge. Car la société évolue, elle est toujours plus complexe . Claudine Bloc donnait lors du dernier conseil le profil des familles utilisant la halte-garderie : 25% sont monoparentales, 30% au RSA. Vous avez diminué le budget des affaires scolaires, il faudrait l’augmenter de 25%.

La troisième orientation serait environnementale et écologique. Où en est l’Agenda 21 ? Est-on dans une démarche de développement durable ? Cela demande des budgets. Justement, tous les projets de développement durable et d’accessibilité PMR ont disparu. Il serait bien que la mairie d’Avon se prononce sur les forages à fracturation hydraulique en forêt de Fontainebleau. Nous avons une usine d’enrobés très polluante rue Gambetta : l’air est suffocant , 6000 Avonnais respirent des vapeurs toxiques et classées cancérigènes. Que fait la mairie ? Rien. Il faudrait déménager l’unité, dépolluer le site et proposer un aménagement urbain : à la gare, des emplois, rue Gambetta du résidentiel.

jeudi 10 novembre 2011

Monsieur le maire d’Avon inaugure le bar de la gare.

La ville s’engage dans l’immobilier commercial.

Le buffet de la gare de Fontainebleau-Avon a rouvert ses portes après 7 ans de fermeture. La rénovation est de qualité, les voyageurs retrouvent un endroit sympathique où l’on peut prendre son café, déjeuner, ou dîner.

L’histoire de l’établissement n’est pas un long fleuve tranquille. Propriété de la SNCF, il a vu se succéder nombre de gérants et a finalement fermé il y a quelques années. En 2008, durant les élections municipales, le candidat Le Poulain a promis démagogiquement d’en faire un cyber café. Elu, il a immédiatement acheté le bâtiment en ruines pour 290 000 €, une somme déraisonnable. Les services de la ville se sont vite aperçus qu’il faudrait investir autant pour le rénover. Las, le stratège avonnais, sans le sou, s’est tourné vers la communauté de communes qui n’en a pas voulu. Il l’a ensuite proposé pour le Parc National qui verra peut-être le jour dans 10 ans. Il s’est finalement résigné à le louer à un professionnel de la restauration.

Le montage financier de l’opération est subtil : le locataire rénove à ses frais le bâtiment, la ville signe un bail de 18 ans, et demande un loyer de 200 €/mois.

Entre-temps la ville a rénové la toiture et enlevé la cuve à fioul, et le locataire a fait près de 600 000€ de travaux.

Est-ce la mission d’une ville de se lancer dans l’immobilier commercial ? Oui, parfois, dans un petit village quand le dernier commerçant est parti, mais pas à Avon où les restaurateurs du quartier peuvent très légitimement parler de concurrence déloyale, le loyer qu’ils paient eux n’étant pas comparable.

L’opération est-elle rentable pour la ville ? Non, avec un rapport annuel de moins de 1% brut, c’est une mauvaise affaire financière qui risque de perdurer 18 ans, soit un préjudice final de plus de 400 000€. Les impôts versés par les contribuables méritent une affectation d’intérêt général et non un investissement privé. C’est une grave erreur de gestion.

Il reste à souhaiter bonne chance à la gérante, qui prend beaucoup de risques. Sans changer le concept du lieu, il est à craindre un nouveau dépôt de bilan . Car la profession souffre aujourd’hui : interdiction de fumer, interdiction de boire, régime alimentaire, baisse du pouvoir d’achat, internet sont autant de freins au développement de lieux de convivialité. La mairie d’Avon a-t-elle rempli son devoir de conseil ?

jeudi 3 novembre 2011

Rue Gambetta à Avon : les travaux d’aménagement avancent

Cela fait déjà 2 ans que les riverains supportent d’importants travaux menés par la Communauté de communes.

Tout a commencé par le remplacement des branchements au plomb sur le réseau d’eau potable. L’opération a été exécutée par une filiale de la société des eaux. La rue a été défoncée devant chaque maison, les trous ont été mal rebouchés et la chaussée s’est affaissée.

Une nouvelle entreprise est ensuite intervenue pour enterrer les lignes électriques et téléphoniques. Les trottoirs ont été défoncés puis reconstitués sommairement en plein hiver, les intempéries ont ralenti les travaux qui ont pris du retard. Plusieurs commerçants du quartier ont fait faillite, les clients ne pouvant plus accéder à leur magasin.

3ème étape, la chaussée a été entièrement reprise par tronçon, le dernier est en cours. Le résultat final est probant : une rue modernisée et sécurisée avec de vrais trottoirs.

Quelques remarques des riverains : la vitesse limite est passée à 30 km/h mais la sécurité de déplacement s’est dégradée. Le remplacement des carrefours avec feu tricolore par une simple priorité à droite s’avère accidentogène : il est extrèmement dangeureux de s’aventurer dans le croisement sans visibilité et confronté à des automobilistes qui ne respectent pas le code la route. Idem pour les piétons, ils sont aujourd’hui sans protection et les enfants se rendant à l’école sont très vulnérables.

Les plantations réalisées sont certes esthétiques mais réduisent la visibilité. L’éclairage surpuissant n’est pas dans une démarche de développement durable.

La chaussée a été rétrécie, mais les camions ( ordures, pompiers) ne peuvent plus passer. Le stationnement des véhicules a été réduit, un nombre insuffisant de places de parking a été créé et toutes les rues contiguës sont aujourd’hui surchargées.

Plus grave, beaucoup d’aménagements ne respectent pas la réglementation sur l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Avant 2015, il faudra recasser et mettre aux normes. Que font les bureaux d’études en charge de la conception ?

Dernier point : le conseil régional annonce la création d’une piste cyclable sur le tronçon. Elle n’est visiblement pas prévue en site propre, il ne pourra s’agir que de quelques décalcomanies sur la chaussée.

Peut mieux faire.