mardi 21 juillet 2009

Nouvelle promotion BIA au collège de la Vallée à Avon


Le 25 juillet 1909, Louis Blériot, ingénieur et pilote, traversait la Manche.

Juillet 2009, le collège de la Vallée récompense ses jeunes aviateurs.

Le Brevet d’Initiation à l’Aéronautique est un vrai diplôme délivré conjointement par le ministère de l’Education nationale et le ministère des Transports. Dans l’académie de Créteil, quelques établissements, dont celui d’Avon, possèdent cette section qui fait des envieux.

25 collégiens de 4e, garçons et filles passionnés d’aviation, ont suivi durant l’année scolaire 40 heures de cours théoriques dans le cadre d’un « Itinéraire De Découverte ». Ils ont étudié la technologie des aéronefs, l’aérodynamique, la navigation, la réglementation et la sécurité, la météo et l’histoire de l’aviation (de Clément Ader à l’Airbus A380) . Toutes ces matières ont apporté un éclairage nouveau et appliqué aux cours de français, de mathématiques, de physique, de sciences naturelles, d’histoire, de géographie et d’anglais.

Le musée de l’air au Bourget a été la deuxième étape du projet. Une visite complète a permis de voir de près ces merveilleuses machines volantes reproduites dans les livres, mais encore plus extraordinaires en vrai.

La formation pratique s’est déroulée sur l’aérodrome d’Episy où ils ont été chaleureusement accueillis par l’Aéro-Club de la Vallée du Loing. Une bourse leur a été allouée pour 2 heures de vol en place avant avec double commande, et 2 heures en place arrière. En fin de journée, quand l’air est stable, la grande aventure a commencé : sortie du mono-moteur Robin DR400 du hangar, préparation et vérification d’avant vol, démarrage moteur direction le taxi-way, demande d’autorisation de décollage, plein gaz face au vent, roulage et décollage suivi d’un virage à gauche, et ensuite toutes les sensations du pilotage avec survol de la forêt, du château de Fontainebleau, de Nemours, du Gâtinais pour atteindre la Loire. Plus tard dans la soirée, sur l’aérodrome, un bruit de moteur a signalé le retour à bon port de l’équipage, comme un parfum d’Aéropostale.

A leur descente d’avion, les adolescents étaient différents. Aujourd’hui ils observent le ciel, ils regardent les avions qui passent, ils rêvent de préparer la « Private Pilot License ». L’aviation est une école d’excellence et des vocations sont nées : certains seront peut-être pilotes, navigants, ingénieurs ou techniciens en aéronautique.

Sur leur table de travail, un livre de St Exupéry est ouvert.

Dessine-moi un avion !

jeudi 16 juillet 2009

Entretien avec le Dr Hibon ancien pédiatre de la crèche municipale d'Avon

PDV : La mairie d’Avon a décidé lors du conseil municipal du 30/6/2009 de transférer la gestion de la crèche et du multi-accueil à une société privée, qu’en pensez-vous ?

Ce n’est pas vraiment une surprise, depuis plusieurs années la mairie a laissé la situation de la crèche se dégrader. Abandonner la crèche familiale municipale pour la petite enfance à une entreprise commerciale, est un aveu d’un relatif désintérêt pour ce service à la population que l’on externalise.

PDV : Vous avez longtemps été le pédiatre attaché à la crèche familiale d’Avon ?

Je suis arrivé à Avon en 1974. Jeune pédiatre à l’hôpital de Fontainebleau, j’ai très vite collaboré au projet de crèche familiale lancé par Pierre Pic, maire d’Avon et mis sur pied par la CAF quelques années auparavant. Dès janvier 1975, j’ai été recruté pour être le pédiatre référent de la crèche. Nous souhaitions donner la possibilité à de jeunes mamans de poursuivre leur activité professionnelle, la municipalité offrant un service de garde d’enfant de qualité et à taille humaine. L’idée d’organiser une crèche familiale et non pas collective, reposait sur un projet pédagogique doublé d’une étude financière (la crèche familiale est nettement moins coûteuse).

Pendant 32 ans, j’ai assuré le suivi médical et participé à la formation de nombreuses assistantes maternelles. Sous l’impulsion de Mme Février, dynamique directrice de la crèche, nous avions, dans les années 1980, plus de 150 enfants qui étaient accueillis par au moins 70 assistantes maternelles travaillant à domicile. Nous étions la plus importante crèche familiale du département, nous avons innové dans les projets pédagogiques et même ouvert des places à des enfants handicapés qui étaient refusés ailleurs.

PDV : Comment en est-on arrivé à cette situation où la commune baisse les bras et renonce à assurer ce service qui est une des ses missions premières ? ( la mairie parle de difficultés de recrutement)

Dans les années 90, la CAF, pour respecter la nouvelle loi, a limité la taille des crèches collectives ou familiales à 100 places et l’accueil sur 3 ans maxi. En 1995, le nouveau maire, Jean-Pierre Le Poulain, n’a pas mis les moyens nécessaires pour poursuivre le travail entrepris et ce malgré de nombreuses demandes. Les priorités semblaient avoir changé. Il s’en est suivi d’importants flottements dans la gestion administrative de la crèche : le personnel communal et les élus n’étaient pas motivés pour gérer une activité exigeante.

Dans une crèche, les problèmes sont quotidiens : tous les jours les parents déposent leur bébé et attendent un service irréprochable.

La directrice a pris sa retraite, elle a été remplacée par une personne diplômée mais moins compétente qui n’a pas su fédérer les énergies. L’équipe d’encadrement s’est sentie dévalorisée et non soutenue dans ses initiatives (plusieurs postes ont été supprimés). Beaucoup d’assistantes maternelles sont parties s’installer en libéral. Il reste environ 30 enfants et 15 assistantes. Le suivi n’est toujours pas informatisé correctement pour la PSU (Prestation de Service Unique) alors que les logiciels existent. La directrice a quitté son poste, alors que j’avais démissionné en juin 2007 en raison de notre impossibilité à communiquer. Il semble que le maire referme maintenant un dossier qui ne l’intéresse pas vraiment.

PDV : Socialement, il y a le problème des contrats des personnels employés par la crèche, qui sont remis au bon vouloir d’une entreprise privée ?

Plusieurs salariés approchent de la retraite après une carrière complète dans le secteur public, j’espère que l’entreprise privée concessionnaire saura valoriser leurs compétences.

PDV : Economiquement, c’est près de 10% du budget de la ville qui sera transféré chaque année vers le prestatataire, le coût par enfant est très élevé ( on parle de plus d’un million d’euros pour 50 places) ?

Ce qui me gêne dans ce montage c’est que la ville supporte le risque financier . C’est une fausse délégation de service public, quand la société des eaux assure un branchement, le particulier lui règle directement la prestation.
J’avais sollicité un regard sur la gestion de la crèche, ce qui m’a toujours été refusé alors que dans les premières années, la directrice et moi-même, étions entendus par le conseil municipal quand il s’agissait de prendre des décisions importantes, sans oublier les commissions de la petite enfance qui tenaient régulièrement compte de notre avis.

PDV : Humainement : la garde d’un petit enfant n’est pas un simple service commercial ?

C’est là le nœud du problème : il faut beaucoup de talent pour animer une crèche familiale. Les normes sanitaires sont contraignantes, la réglementation est complexe, un projet pédagogique doit être validé. Il faut s’adapter aux enfants qui sont tous différents, et aux parents dont les horaires sont de plus en plus chaotiques. Un multi-accueil ne peut être rentable : si le gérant, pour avoir une occupation maximale, impose des contraintes trop rigides, alors les parents n’utilisent plus la structure et sollicitent les assistantes maternelles libérales.

En ce qui concerne l’accueil chez une assistante maternelle dans le cadre de la crèche familiale, on peut dire qu’il existe une alchimie qui fait que cela se passe bien. C’est un métier autant pour l’encadrement que pour les assistantes.
Pendant les années de mon activité à Avon, grâce à un encadrement motivé, les choses se sont bien passées dans la sérénité et il n’y a pas eu de problème grave.

PDV : A Proches de Vous, nous privilégions une solution mixte : nourrices agréées suivies par la PMI et crèche familiale, qualité de prestation, souplesse et coût raisonnable. Quelle solution recommanderiez-vous ?

C’est déjà ce qui se passait jusqu’à maintenant. L’intérêt de la crèche familiale, entre autres, est le fait que les parents n’aient pas de relation financière avec l’assistante maternelle de leur enfant.
Faisons un essai de prestataire privé ! Il apportera des méthodes de gestion et un savoir-faire. Mais surveillons de très près l’opération pour éviter un dérapage incontrôlé. Et vérifions que la qualité promise soit réelle, avec la souplesse et une pédagogie satisfaisante.
Il ne faudrait pas que l’on transforme un « accueil » des petits en une « garde », sans projet pédagogique solide. Il n’est pas suffisant de les recevoir et de les garder jusqu’au retour des parents comme on le faisait « au XIX ème siècle » …


Dominique Hibon est docteur en médecine, pédiatre et Avonnais.

jeudi 9 juillet 2009

L'immobilier en crise à Avon

Les notaires d’Ile de France avaient donné la tendance, mais il manquait des données précises sur le marché immobilier de notre ville. La mairie vient de publier la liste des mutations de logement : sur le 1er semestre 2008, 161 biens immobiliers avaient changé de propriétaire à Avon, pour le premier semestre 2009 il n’y en a eu que 106, soit une baisse de 34%.

La crise immobilière est maintenant une réalité : les prix ont légèrement baissé (-10%), les délais de vente se sont allongés, les premières agences ont fermé leur boutique à Fontainebleau (la FNAIM parle de 12% de suppressions de postes d’agent immobilier).

Les programmes neufs à 5000 €/m2 trouvent difficilement preneurs. Malgré les aides de l’Etat, les primo-accèdants se voient refuser leur dossier par les banques qui ne prennent aucun risque. Les propriétaires repoussent les travaux de rénovation qui seraient bien utiles dans un parc de logements qui prend de l’âge et qui n’est plus aux normes d’isolation thermique, acoustique ou de retraitement de l’air.

Pour la commune, et plus encore pour le département, c’est une perte de recette fiscale sur les droits de mutation (Proches de Vous avait attiré l’attention de la mairie durant le débat d’orientation budgétaire de novembre 2008).

La tendance n’est pas optimiste : en 1993, lors de la précédente crise, il avait fallu attendre 7 ans pour voir le marché se relancer. Ce qu’il manque à notre ville, ce sont des emplois locaux. Le Sud Seine et Marne souffre : les dernières grandes industries ont ou vont engager des plans sociaux ( Rioglass, Corning …). Si nos voisins du canton de Moret travaillent à l’implantation d’entreprises, Fontainebleau et Avon n’ont engagé aucune politique volontariste et paient aujourd’hui le prix fort ( l’agglomération a perdu plus de 1000 habitants en 10 ans). Le centre de gravité du département se déplace vers Marne La Vallée qui se développe, et le renchérissement des frais de transport oblige les ménages à se rapprocher des zones d’activité bien desservies.

Le modèle du tout immobilier à Avon, soutenu par la majorité municipale, est une impasse pour notre ville.

mercredi 1 juillet 2009

Privatisation de la crèche et du multi-accueil à Avon

Déclaration de James Gaulon au Conseil Municipal du 30 juin 2009

A la veille des vacances, en catimini, la commune d’Avon s’apprête à céder toute son activité petite enfance à une société privée. Si cette mission prioritaire est cédée au privé, demain vous externaliserez aussi la paie, la voirie, l’animation sportive, ensuite vous supprimerez l’école maternelle : tous sujets déjà d’actualité au niveau national ...et la mairie pourra alors fermer ses derniers services car l’équipe municipale suffira pour signer les chèques aux services privés missionnés !

La mairie d’Avon semble vouloir aller plus vite dans la suppression des services publics que ne le demande son propre courant politique.

Concernant la crèche, comment en sommes-nous arrivés là ? Vraisemblablement par l’embauche de responsables incompétents qui ont détruit en quelques mois le travail d’équipes d’assistantes maternelles dévouées depuis de longues années. Ce ne sont pas, comme vous le dîtes, les difficultés de recrutement qui sont en cause en cette période de chômage !

En revanche, cette décision est lourde de conséquences :

- sur le plan social : vous licenciez des personnels attachés au service public, et vous les remettez aux bons soins d’une société privée et précaire : on connait la suite et on peut vous l’expliquer, si nécessaire ?

- sur le plan économique : vous passez un marché avec une société prestataire dans des conditions inacceptables : les risques financiers sont pour la commune et les profits pour le prestataire qui est une société anonyme domicilée avenue Hoche à Paris dont le capital est ridiculement faible (48 000 €). Les sommes en jeu sont énormes, 1 200 000 euros par an (si vos chiffres sont bons ???), soit près de 10% du budget de fonctionnement de la commune…sans compter les frais de gestion qui resteront à la mairie. Le coût par enfant est exorbitant !

- sur le plan humain, la garde d’un petit enfant n’est pas un produit commercial. Il faut qu’un lien se tisse entre l’assistante maternelle et le bébé qui s’éveille au monde et qui sera demain un citoyen. Le service d’une assistante maternelle, comme celui d’une mère, n’a pas de prix !

A Proches de Vous, nous croyons à un réseau de nourrices agréées suivies par la PMI, complété par une crèche familiale, qui gardent les enfants dans de bonnes conditions et à un coût très raisonnable. Au plan national, 80% des crèches dépendent des collectivités et 20% seulement d’associations privées, avec ou sans but lucratif. Pour votre information, dans les années 80, l’ASEFA (née à Avon : ASsociation pour l’Enfance de Fontainebleau et Avon) aidée par la CAF et les municipalités, gérait le « Bébé accueil » et organisait des colonies de vacances…à des coûts dérisoires pour la commune. Pourquoi ne pas faire appel ici à une association ?

En conclusion, Mesdames et Messieurs, sachez que nous nous opposerons par tous les moyens légaux à votre décision : nos enfants ne sont pas à vendre !