mercredi 18 novembre 2009

Débat d'orientation budgétaire 2010

Intervention du groupe Proches de Vous au Conseil municipal d'Avon, le 17 novembre 2009.

Le groupe Proches de Vous a lu avec beaucoup d’attention le document préparatoire qui nous a été remis. C’est une accumulation de chiffres, de diagrammes, de ratios pas toujours complets et surtout calculés à partir des données 2008. Sous l’effet de la crise économique, la situation 2009 s’est fortement dégradée, et l’analyse fine des difficultés actuelles de la commune nous serait bien utile.

Les impôts et dotations encaissés en 2009 ont été calculés sur la base des revenus 2008 qui étaient bons. Cette année le PIB sera en baisse, et de nombreux contribuables gagneront moins d’argent, certains ont perdu leur emploi, d’autres en fin de droits échouent au RSA. Il faudra surveiller le nombre des logements vacants au 1er janvier 2010, le volume de mutation des biens va chuter de 25% à Avon, et l’on peut s’attendre, pour la 3e fois depuis 1945, à une baisse des recettes de la ville de 1% voire 2% en 2010.

L’année 2009 est l’année de tous les reports, de nombreux projets ont été décalés faute d’un montage financier ( aménagement rue des casernes, rue Charles Meunier, place de l’église, terrain de foot, gymnase de la Vallée).

Quelques projets ont été des réussites : la voie cyclable pour relier Avon à la Seine était dans les cartons depuis 15 ans ; c’est une idée novatrice qui réinvente le déplacement urbain, et les collégiens des Fougères l’ont plébiscitée pour rejoindre en toute sécurité leur quartier.

Beaucoup d’autres se sont révélés catastrophiques. M. le Maire Adjoint aux finances relevait il y a un an « des augmentations très fortes dans les postes d’achats extérieurs, des dépenses de personnel non maîtrisées, des suites d’investissements mal conduits ». La tendance s’est confirmée en 2009 :

- aménagement du square Daubenton : projet initial voté de 24 000 EUR, beaucoup de travaux en régie non chiffrés, et pour finir 300 000€ de voirie complémentaire en novembre 2009 ;

- buffet de la gare : 280 000 € investis en 2008, revenu 2009 : 0 €, la ville se lance dans le commerce et recherche un gérant pour rénover l’immeuble en mauvais état ;

- rénovation de Bel Ebat : projet initial de plus d’1 000 000 €, de nombreux avenants, un chantier arrêté pour cause de présence de plomb, on annonce déjà 250 000 € d’avenants sur 2010, avec aucune visibilité sur la bonne fin de la prestation et une affectation du lieu ;

- Privatisation de la petite enfance : en 2010, la ville versera un chèque de 1 040 000€ à une société privée (8% du budget de la ville) pour assurer le fonctionnement de la crêche familiale et de la halte-garderie de la Butte Montceau ; entre septembre 2009 et décembre 2009, les 15 enfants de la halte-garderie coûteront 101 914€ en fonctionnement pour une recette espérée de 15 000€.

La ville d’Avon est dans une situation financière très tendue, les erreurs de gestion ont pesé lourdement sur l’excédent d’exploitation, les charges extérieurs augmentent fortement, les revenus stagnent, et l’autofinancement ne permet plus ni de financer de gros projets ni d’emprunter.

Pour 2010, 2 orientations budgétaires sont possibles :

- la première, celle que vous proposez, est une gestion approximative avec une poursuite des investissements dans la voirie, la restauration de l’église pour 1 500 000€, un terrain de football synthétique pour 2 000 000€, l’achat de terrain Goulard pour 1 500 000€ ; il faudra alors augmenter chaque année les impôts de près de 10% pour financer toutes ces opérations,

- la deuxième qui est la nôtre, est de réduire drastiquement les dépenses de fonctionnement de la commune ( communication, cérémonies, carburants …), de moderniser la gestion de la ville, de ne pas augmenter les impôts et d’orienter l’investissement vers le productif : l’emploi, la formation des jeunes avonnais, la culture et l’adaption de la ville à un développement durable.

Patrick Devedjian, il y a quelques jours, reconnaissait avec amertume que son plan de relance avait permis à la France de se couvrir de … ronds points.

La commission du Grand Emprunt, présidée par Michel Rocard et Alain Juppé, a défini trois priorités : l’enseignement, les pôles d’excellence et l’environnement. Nous partageons cette analyse.