mercredi 25 novembre 2009

Un cinéma multiplexe à Avon ?

Fermé depuis décembre 2006 en raison de sa vétusté, le cinéma le Sélect de Fontainebleau devait rouvrir ses portes au début de 2009. Classé art et essai ce cinéma est destiné à offrir aux cinéphiles de la région des films de qualité mais s’adressant à un large public. Le Conseil régional d’Ile-de-France et le Conseil général de Seine-et-Marne participent au financement de cet ensemble de quatre salles, dont deux équipées en numérique, qui pourra accueillir 360 spectateurs. Parmi eux les jeunes qui participent aux programmes collégiens et lycéens au cinéma.

Après de longues et multiples formalités et obstacles à franchir – le projet de rénovation du cinéma a 17 ans – le permis de construire a enfin été signé pour que les travaux puissent débuter. L’ancien bâtiment, très délabré, a été démoli et la construction du nouveau bâtiment devait débuter dans la foulée. Mais le chantier a été bloqué par un recours déposé par une association bellifontaine critiquant un projet « trop contemporain » qui défigurait la place Napoléon Bonaparte et ne prévoyait aucun stationnement.

Les travaux ont cessé. Une palissade entoure désormais, et pour très longtemps, le chantier. Cette clôture de fer et de plastique sera à Fontainebleau ce que le trou des halles fut à Paris, le symbole de l’impossibilité de mener à bien le moindre projet dans la ville impériale. A l’heure où le monde commémore le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin dont les graffitis ont fait la renommée des tagueurs anonymes, Fontainebleau offre à sa jeunesse un magnifique support de création artistique.

Pendant ce temps, un multiplexe a ouvert ses portes à Varennes-sur-Seine avec ses six salles et ses 1157 places, un autre complexe, encore plus grand, vient d’ouvrir à Dammarie-les-Lys (10 salles, 2147 places)… Pendant ce temps, les subventions du Conseil général de Seine-et-Marne vont permettre de développer le cinéma de Champagne-sur-Seine. Pendant ce temps, les spectateurs continuent tant bien que mal à aller au cinéma. Mais où ?

Recours après recours le Sélect ne sera jamais reconstruit ce qui entrainera dans sa chute les salles de l’Ermitage – puisque les deux cinémas ont le même propriétaire – qui auront perdu leur rentabilité avec leurs spectateurs.

Si Fontainebleau ne veut pas du Sélect, pourquoi ne pas proposer un autre emplacement pour le deuxième cinéma ? L’agglomération de Fontainebleau-Avon a besoin de rééquilibrer ses activités. Un cinéma près de la gare serait un choix judicieux. Les spectateurs pourraient y venir en train, ceux qui sont contraints de se déplacer en voiture y trouveront facilement des places de stationnement le soir et le week-end. La gare est au cœur des liaisons par autobus et les pistes cyclables y convergent. Enfin, le quartier de la gare possède d’ores et déjà bars et restaurants qui attireront les cinéphiles avant ou après les films. Les commerces existants verraient passer devant leurs vitrines des centaines de promeneurs qui ne fréquentaient pas jusque-là le quartier. Ce surcroît de fréquentation attirerait de nouvelles activités commerciales, artisanales et de services créatrices d’emplois dont Avon a besoin. Avon trouverait là son cœur de ville, une âme, un lieu de vie qui irait à rebours de la tendance actuelle qui voit peu à peu disparaitre les commerces et transformer la commune en ville-dortoir.

Avon possède des terrains disponibles près de la gare SNCF et de la gare routière, le site proche de la forêt est exceptionnel. Tous les atouts sont réunis pour mener à bien un magnifique projet.
Une telle implantation serait une chance pour l’Ermitage, un cadeau aux cinéphiles et un formidable atout pour Avon.

Quelle orientation faut-il donner au quartier de la gare : de l’immobilier résidentiel ou des activités ?

mercredi 18 novembre 2009

Débat d'orientation budgétaire 2010

Intervention du groupe Proches de Vous au Conseil municipal d'Avon, le 17 novembre 2009.

Le groupe Proches de Vous a lu avec beaucoup d’attention le document préparatoire qui nous a été remis. C’est une accumulation de chiffres, de diagrammes, de ratios pas toujours complets et surtout calculés à partir des données 2008. Sous l’effet de la crise économique, la situation 2009 s’est fortement dégradée, et l’analyse fine des difficultés actuelles de la commune nous serait bien utile.

Les impôts et dotations encaissés en 2009 ont été calculés sur la base des revenus 2008 qui étaient bons. Cette année le PIB sera en baisse, et de nombreux contribuables gagneront moins d’argent, certains ont perdu leur emploi, d’autres en fin de droits échouent au RSA. Il faudra surveiller le nombre des logements vacants au 1er janvier 2010, le volume de mutation des biens va chuter de 25% à Avon, et l’on peut s’attendre, pour la 3e fois depuis 1945, à une baisse des recettes de la ville de 1% voire 2% en 2010.

L’année 2009 est l’année de tous les reports, de nombreux projets ont été décalés faute d’un montage financier ( aménagement rue des casernes, rue Charles Meunier, place de l’église, terrain de foot, gymnase de la Vallée).

Quelques projets ont été des réussites : la voie cyclable pour relier Avon à la Seine était dans les cartons depuis 15 ans ; c’est une idée novatrice qui réinvente le déplacement urbain, et les collégiens des Fougères l’ont plébiscitée pour rejoindre en toute sécurité leur quartier.

Beaucoup d’autres se sont révélés catastrophiques. M. le Maire Adjoint aux finances relevait il y a un an « des augmentations très fortes dans les postes d’achats extérieurs, des dépenses de personnel non maîtrisées, des suites d’investissements mal conduits ». La tendance s’est confirmée en 2009 :

- aménagement du square Daubenton : projet initial voté de 24 000 EUR, beaucoup de travaux en régie non chiffrés, et pour finir 300 000€ de voirie complémentaire en novembre 2009 ;

- buffet de la gare : 280 000 € investis en 2008, revenu 2009 : 0 €, la ville se lance dans le commerce et recherche un gérant pour rénover l’immeuble en mauvais état ;

- rénovation de Bel Ebat : projet initial de plus d’1 000 000 €, de nombreux avenants, un chantier arrêté pour cause de présence de plomb, on annonce déjà 250 000 € d’avenants sur 2010, avec aucune visibilité sur la bonne fin de la prestation et une affectation du lieu ;

- Privatisation de la petite enfance : en 2010, la ville versera un chèque de 1 040 000€ à une société privée (8% du budget de la ville) pour assurer le fonctionnement de la crêche familiale et de la halte-garderie de la Butte Montceau ; entre septembre 2009 et décembre 2009, les 15 enfants de la halte-garderie coûteront 101 914€ en fonctionnement pour une recette espérée de 15 000€.

La ville d’Avon est dans une situation financière très tendue, les erreurs de gestion ont pesé lourdement sur l’excédent d’exploitation, les charges extérieurs augmentent fortement, les revenus stagnent, et l’autofinancement ne permet plus ni de financer de gros projets ni d’emprunter.

Pour 2010, 2 orientations budgétaires sont possibles :

- la première, celle que vous proposez, est une gestion approximative avec une poursuite des investissements dans la voirie, la restauration de l’église pour 1 500 000€, un terrain de football synthétique pour 2 000 000€, l’achat de terrain Goulard pour 1 500 000€ ; il faudra alors augmenter chaque année les impôts de près de 10% pour financer toutes ces opérations,

- la deuxième qui est la nôtre, est de réduire drastiquement les dépenses de fonctionnement de la commune ( communication, cérémonies, carburants …), de moderniser la gestion de la ville, de ne pas augmenter les impôts et d’orienter l’investissement vers le productif : l’emploi, la formation des jeunes avonnais, la culture et l’adaption de la ville à un développement durable.

Patrick Devedjian, il y a quelques jours, reconnaissait avec amertume que son plan de relance avait permis à la France de se couvrir de … ronds points.

La commission du Grand Emprunt, présidée par Michel Rocard et Alain Juppé, a défini trois priorités : l’enseignement, les pôles d’excellence et l’environnement. Nous partageons cette analyse.

mardi 10 novembre 2009

Avon : l'UMP se rapproche du PC


Xavier Bertrand serre la main de Jia Qinglin. Crédit photo AFP.

Un conseiller municipal de la majorité annonce la venue prochaine à Fontainebleau de la troupe de l’Opéra de Pékin. Ce militant UMP passe sous silence l’accord (il faut dire un « mémorandum d’entente ») signé le 22 octobre dernier entre le secrétaire général de son parti, Xavier Bertrand et Jia Quiglin, président du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC).

L’UMP est donc désormais jumelée avec le Parti communiste chinois. Cette information est plus importante que la venue d’une troupe d’opéra, si prestigieuse soit-elle. L’UMP a donc officiellement décidé de « s’entendre » avec le plus puissant parti totalitaire du monde.
Rappelons pour mémoire que la Chine est le pays du monde qui exécute le plus de condamnés à mort, peut-être 8 000 par an, soit 80% des exécutions effectuées dans le monde et que les organes de ces condamnés sont souvent revendus à des hôpitaux en vue de transplantation. Que les minorités ethniques sont sévèrement réprimées, nous avons tous en tête le sort des Tibétains et plus récemment celui des Ouïgours. Que les étudiants qui avaient osé rêver en 1989 place Tien An Men à davantage de liberté, ont été depuis systématiquement arrêtés, jugés emprisonnés ou exécutés.

Faut-il rappeler aux militants de l’UMP qu’en Chine il est nécessaire de posséder un permis pour circuler d’une région à l’autre, que la presse n’est absolument pas libre, que l’internet est surveillé en permanence, qu’il est interdit aux Chinois d’adhérer à des partis politiques ou des syndicats libres et indépendants, que la politique de l’enfant unique oblige parfois des femmes à avorter « jusqu’au neuvième mois ». Nous arrêtons là cette liste sinon nous serions obligés de rédiger le plus gros catalogue du pire des musées des horreurs de notre siècle.
Ce qui intéresse l’UMP ne serait-ce pas en réalité une population de 1,3 milliard d’habitants et son gigantesque marché ? Peu importent les droits de l’homme si nous pouvons vendre des avions, des lignes de métro et des centrales nucléaires. Business is business.

Nous n’imaginons pas en effet que derrière ce « mémorandum d’entente » l’UMP ne trouve en réalité qu’un modèle de gouvernance. Un modèle dans lequel il n’y aurait plus de « système politico-médiatique » empêchant un chef d’Etat de favoriser l’accès de ses proches aux plus hautes responsabilités, un modèle dans lequel il n’y aurait plus d’opposition politique, un modèle dans lequel des élections à un seul tour permettraient au Parti de remporter les élections locales, un modèle dans lequel le Parti et ses amis contrôleraient bon nombre des principaux quotidiens d’information et de chaines de télévision.

L’Opéra de Pékin est le symbole vivant d’une civilisation millénaire, brillante et que nous admirons. Le peuple chinois est un grand peuple et la Chine un des acteurs fondamentaux du monde contemporain. Mais ceci ne doit pas empêcher la France de maintenir fièrement ses valeurs et les valeurs de la France ne sont pas celles du Parti communiste chinois.
A lire sur le site d’Amnesty International:
http://www.amnesty.fr/index.php?/amnesty/agir/actions_en_cours/chine/preoccupations_d_amnesty

Ps : M. le Maire d’Avon, aujourd’hui membre de l’UMP, applique les directives de son parti et multiplie les voyages d’études en Chine et au Vietnam ; le 6 octobre 2009, lors du Conseil municipal, l’UMP a curieusement soutenu l’élection d’un élu du parti communiste français à la commision d’appel d’offres ; le jumelage s’étendrait-il au PCF ?

L'avenue de Valvins dangereuse ... la nuit surtout !


Valvins : il y a 100 ans, avant l'automobile.

Poteaux EDF arrachés cet été, mur défoncé une nuit de septembre et arrachant le compteur gaz : décidemment, les noctambules qui entrent la nuit dans Avon, en provenance du pont de Valvins, ne respectent guère la limitation des 50 km/h qui s’impose dans toute agglomération.


Et pour cause, à ces heures tardives la voie est libre et, après le rond-point, ils sont sur une départementale, située sur le territoire de Samois, où ils peuvent rouler à 90 km/h ! Malheureusement, quand ils arrivent au panneau « AVON », situé bien tard juste au virage accidentogène du « Rendez-vous des pêcheurs », la vitesse de 50, voire 30 km/h s’impose d’elle-même si l’on ne veut pas faire une embardée sur sa gauche…ce qui arrive trop souvent la nuit, quand on est seul sur la départementale.


Qu’est-il possible de faire ?
Déjà, tout simplement, rappeler dès la sortie du Rond-point la limitation de 50 km/h qui s’impose à l’entrée d’Avon. Et pourquoi ne pas copier la municipalité de Vulaines qui a disposé des panneaux clignotants, équipés de radars, qui vous indiquent votre vitesse et le montant éventuel de votre PV ? C’est une sensibilisation qui marche !


E.J.

Avon

mercredi 4 novembre 2009

La station d'épuration de Fontainebleau-Avon montrée du doigt




Il y a un mois, Chantal Jouanno secrétaire d’Etat à l’écologie, en visite à la station d’épuration d’Achères dans les Yvelines, faisait un point sur le plan de reconstruction des stations qui doivent respecter en 2011 la directive européenne relative aux eaux résiduaires (Deru). En France, sur 146 stations hors normes en 2007, il ne reste que 12 stations où les travaux n’ont pas commencé, et début 2010 il ne demeurera que 3 mauvais élèves : Bordeaux, Versailles et … Fontainebleau-Avon.

L’information a été publiée dans tous les médias, presse et internet, excepté localement dans notre agglomération. Silence embarrassé de nos élus qui travaillent le prestige de la cité, et oublient les tâches communales les plus élémentaires.

Les photographies que nous publions ont été prises en juin 2009. L’état ancien et délabré de la station ne peut être nié (elle est cachée au grand public par une clôture hermétique), les rejets dans la Seine ne sont pas anodins. Nous polluons et ce depuis de nombreuses années.

Le sujet n’est jamais évoqué en conseil municipal. La station est gérée par la Communauté de communes où ne siège aucun membre de l’opposition verte, aux questions embarrassantes.

Le projet n’est pas un long fleuve tranquille :
- il y a plus de 15 ans, Pierre Pic alors maire d’Avon et président du district, lance une étude pour reconstruire la station
- en 1995, Jean-Pierre Le Poulain, nouveau maire élu, annule le projet de son prédécesseur,
- de 1996 à 2007, au gré des impulsions gouvernementales, des directives européennes et de l’implication des maires de l’agglomération le projet refait surface périodiquement,
- en 2007 : Jean-Pierre Le Poulain, président de la CCFA, lance son concept futuriste et irréaliste : une station belle esthétiquement, bien intégrée aux berges de la Seine, qui ne sent pas et dotée des technologies les plus avancées pour garantir une pureté maximale des eaux rejetées, une station de démonstration de la technologie française,
- début 2009, Odette Hugot, nouvelle présidente de la CCFA, annule la décision de son prédécesseur, invoquant un vide juridique non précisé dans le montage, 2 millions d’euros ont été dépénsés en étude pour un budget estimé de 20 millions ; un appel d’offres pour une maîtrise par un cabinet d’avocats est lancé,
- mai 2009 : M. Le Préfet de Seine et Marne, prend en main le dossier et demande à la CCFA de consigner 6,8 millions d’euros pour démarrer dans les plus brefs délais les travaux. Il s’agit là d’une grave sanction comme toutes les inscriptions d’office de dépenses dans le budget d’une collectivité locale qui ne fait pas face à ses obligations.

La nature est la grande perdante de ces guerres politiques. Le citoyen est interloqué devant tant d’incompétences et de gaspillages d’argent public.

Concevoir, construire et maintenir une station d’épuration est un métier de spécialistes : les normes de rejet à respecter sont complexes et en pleine évolution, les technologies de traitement progressent. Une opération réussie est une station bien intégrée et adaptée à la population de l’agglomération, conforme aux normes, aux coûts de construction raisonnables, utilisant une technologie fiable, et dont les frais de fonctionnement sont les plus faibles possibles.

Les élus, sûrs de leur supériorité, se lancent accompagnés de bureau d’études incompétents ou courtisans, se trompent ou se disent trompés, imposent sans écouter, inaugurent et s’auto-félicitent au détriment des contribuables qui, lucides, évaluent un rapport qualité-prix final.

Dans ce contexte, comment Monsieur Le Poulain, Maire d’Avon, étant par ailleurs Président de la commission Agenda 21 et du développement durable de l’AMIF, peut-il nous parler de développement durable, de biodiversité, quand il est co-acteur et co-responsable d’une pollution aussi grave par son importance et sa durée ?