Penser Avon 2020.
Intervention du groupe « Proches de Vous » au Conseil municipal du 16/11/2010
Le groupe Proches de Vous a lu avec beaucoup d'attention le document préparatoire qui nous a été remis. C'est une accumulation de chiffres calculés à partir des données 2009, il nous manque le réalisé 2010.
Que retenir : les rentrées d’argent stagnent voire baissent malgré une augmentation des taux d’imposition, les dépenses augmentent lourdement et les erreurs de gestion déséquilibrent les finances communales.
Il faut lire entre les lignes le rapport de Pierre Vaissière, c’est du subliminal. Une phrase est aujourd’hui surlignée par rapport au rapport de l’année passée : « priorités 2011 : une maîtrise rigoureuse des dépenses de fonctionnement et notamment de la masse salariale et des charges de gestion courante ».
Une autre phrase est aujourd’hui accentuée : « un niveau d’autofinancement nécessaire au financement des investissements, afin de limiter le recours à l’emprunt ». L’année dernière, lors du débat, tous les groupes politiques voulaient emprunter. Seul Proches de Vous demandait une baisse des dépenses. Pierre Vaissière écrit : « La ville d’Avon a une réelle capacité à emprunter. Par contre, en cas de recours massif à l’emprunt, il conviendra de mesurer sa capacité à les rembourser ». En termes directs, Avon est une ville moyenne, qui n’a pas les moyens de rembourser les annuités. Changement de cap, fin d’une époque glorieuse. D’autres thèmes épineux ont été passés sous silence, nous y reviendrons lors du vote du budget 2011.
Le débat d’orientation budgétaire est un grand moment dans la vie politique de notre commune. Le législateur a voulu que les conseillers municipaux prennent un peu de temps pour préparer le budget. A Avon, le débat est mené tambour battant, 12mn42s plus tard, nous entendons un cri de victoire « c’est fait, passons au point suivant ».Il y a autour de cette table de nombreux talents. Nous aimerions réellement échanger, faire un « brain-storming », où tous les conseillers apporteraient des idées pour enrichir la réflexion et trouver de nouvelles solutions.
Il nous faut revenir à des fondamentaux : une ville ce sont des hommes et des femmes qui partagent un projet commun, la commune est au service de la population. Nous sommes au début d’une décennie et nous préparons 2020.
Il y a 3 grandes catégories de population . La première concerne les jeunes, l’avenir de la ville. Un rapport européen nous dit qu’en 2020 il faudra que 40% d’une classe d’âge possède un diplôme supérieur universitaire validé. Nous en sommes loin. Aujourd’hui 50% des garçons d’Avon, ne connaîtront pas le lycée général ou technologique. Jean-Marie Bockel a remis à M. Le Président de la République un rapport très intéressant sur la prévention sociale et éducative. Des idées sont à prendre et à mettre rapidement en application dans notre ville.
La deuxième catégorie concerne les adultes. Il faut de toute urgence renommer un adjoint à l’action économique. La priorité des priorités est l’emploi. Une grande municipalité est une municipalité qui maintient et développe l’activité. La fonction a été transférée à la CCFA, mais elle est loin. Nos commerçants souffrent, nos artisans, nos PME ont des soucis. Nous devons les aider. Michel Bréchemier, quelques semaines avant de nous quitter, nous disait : « Nous sommes 150 commerçants à Avon, ils sont 500 à Fontainebleau, on nous oublie ». Si Béatrice Rucheton ne se démenait pas à la culture, il n’y aurait plus de culture à Avon, si Jean-Paul Grandière ne prenait pas son vélo pour passer d’un plateau à l’autre, il n’y aurait plus de sport à Avon. Relançons l’action économique.
La trosième catégorie, ce sont les séniors. Dans 10 ans, le nombre de personnes de plus de 80 ans aura doublé. Nous recevons à notre permanence des retraités qui sont venus vous voir. Vous les avez orientés vers la maison de retraite de Fontainebleau. Avec une grande tristesse dans le regard, ils nous disent : « c’est un mouroir, nous voulons vieillir dans notre ville, avec nos amis ». Notre ville doit se préparer et adapter ses infrastructures et ses services.
Nous émettons donc les plus vives réserves sur vos orientations budgétaires pour 2011 ! De la voirie, de la voirie, toujours de la voirie et de l’immobilier.
Nous terminerons par quelques mots d’une grande dame. Elle s’appelle Marie-José Chombart de Lauwe, résistante de la première heure en 1942 à 17 ans, déportée, grand officier de la Légion d’Honneur. Elle a réagi vigoureusement à la triste attitude de M. Hortefeux durant le mois d’août. Elle a dit ces mots : « l’instrumentalisation des thèmes sécuritaires dans le discours politique actuel doit être décryptée et dénoncée, le général de Gaulle, lui, évoquait la nécessité de hisser sans cesse la France vers des sommets »
Alors, Mesdames et Messieurs, n’enfermons pas notre ville dans la sécurité, créons, imaginons une ville dynamique et chaleureuse.