mardi 9 mars 2010

Risques naturels à Avon.


Le plan communal de sauvegarde est-il opérationnel ?

La tempête Xynthia a dévasté dimanche 28 février les côtes atlantiques, faisant plus de 50 morts et de gros dégâts matériels (les premières estimations parlent d’un milliard d’euros). Le récit des événements laisse perplexe : Météo France avait bien annoncé l’arrivée de la dépression, les départements étaient placés en état de vigilance. Au plus fort de la tempête, les pompiers étaient présents sur tous les fronts sauvant de nombreuses vies humaines.
L’administration centrale était absente : le président parti en vacances sur la côte d’Azur, c’est le premier ministre qui a essayé de réagir en convoquant quelques ministres hébétés sortis de leur week-end et en annonçant une aide ridicule. Il est plus valorisant de faire un show médiatique pour Haïti que de secourir une province française. La secrétaire d’état à l’écologie, très occupée par sa campagne aux régionales, n’a pas communiqué sur la politique de construction immobilière locale défendue par des maires incompétents qui refusaient même les injonctions du préfet. Et pourtant, depuis de nombreuses années, les associations environnementales avaient averti des risques de lotissement sur des terrains communaux inondables. Mais la démarche écologiste respectant le littoral pesait peu de poids face à l’appétit des promoteurs.

Qu’en est-il à Avon ? Y-a-t-il un plan de prévention des risques naturels ? Le conseil municipal du 6 octobre 2009 a été tenu informé de la mise place d’un plan communal de sauvegarde, maillon local de l’organisation de la sécurité civile. Il regroupe l’ensemble des documents contribuant à l’information préventive et à la protection des populations. Un conseiller municipal a été désigné pour diriger le poste de commandement communal en cas de crise. Cette nomination s’est faite dans une grande rigolade. Proches de Vous a demandé une liste des risques. M. le Maire s’est esclaffé, puis a tourné en ridicule le plan de sauvegarde assurant que la ville ne risquait rien, sous le regard de l’opposition et de quelques conseillers de la majorité effarés devant une telle légèreté. Qui plus est, le conseiller élu est un retraité fréquemment en voyage qui ne sera pas présent le jour où surviendra un incident.

Car les risques naturels existent. Le premier est le risque d’inondation. Il y a 100 ans la Seine connaissait une crue exceptionnelle qui dévastait tout le bassin. Des bâtiments à Valvins sont construits en zone inondable, la nouvelle station d’épuration devra s’élever au-dessus du niveau 1910.
Le deuxième risque est un raz-de marée : la digue du Grand Canal du parc du château pourrait, en s’ouvrant, déverser près de 50 000 m3 d’eau dans le quartier de la vallée.
Le troisième a trait au viaduc SNCF : un convoi de wagons contenant des produits chimiques impliqué dans un accident, pourrait déclencher un plan Sévéso dans toute la vallée.

Le dernier est le plus grave. Avon est à 60 km de la centrale nucléaire de Nogent. Le risque de contamination suite à un accident de type Tchernobyl n’est pas nul. Serait-on en mesure de prévenir rapidement la population, de lui demander de rester enfermée dans les maisons, de prendre des capsules d’iode et ensuite d’assurer le ravitaillement puis l’évacuation dans un environnement radioactif ? A Toulouse, lors de l’accident AZF de 2001, les écoles avaient appelé les parents pour qu’ils viennent d’urgence rechercher les enfants. La mesure avait ajouté encore plus de désordre dans le chaos d’après explosion.

C’est tout l’intérêt d’un plan communal de sauvegarde, mais il faut une intelligence préventive qui n’est malheureusement pas présente à Avon.