mercredi 23 septembre 2009

Réhabilitation du manoir de Bel Ebat à Avon : un chantier en panne.

C’était il y a juste un an : Mme le Maire adjoint à la culture, posait devant le manoir de Bel Ebat, et confiait au journaliste de la République tous les détails du projet. Un an plus tard, le chantier n’avance pas et la mairie ne communique plus. Silence total, M. le Maire a avoué « des difficultés techniques importantes », d’autres élus évoquent à demi-voix qu’ils seraient heureux de « détruire » ce bâtiment pour repartir sur des bases solides.

Proches de Vous avait voté la rénovation de ce legs de la famille Durand qui y recevait, au début du XXe siècle, les plus grands musiciens français (Claude Debussy, Maurice Ravel, César Franck …) .

De toute évidence, le projet a été très mal géré. La mairie a fait cavalier seul : les habitants n’ont pas été consultés, les services culturels départementaux et régionaux n’ont pas été intégrés dans la démarche. Le coût très lourd des travaux (au moins 1 200 000€) grève le frêle budget d’investissement de la commune. Le bureau d’architectes n’a pas procédé à une expertise sérieuse du bâtiment : chaque mois de nouveaux avenants sont portés au contrat : la charpente est en mauvais état, les fenêtres sont à remplacer, le mur doit être consolidé, le plomb pollue l’ensemble des pièces …

Plus grave, les travaux ont été lancés sans que l’on connaisse l’affectation du bâtiment. On parle aujourd’hui d’y installer une médiathèque ou l’école de musique. Mais le manoir est une habitation bourgeoise, peu fonctionnelle et totalement inadaptée pour recevoir du public : les pièces sont petites, il n’y a pas d’espaces lumineux, l’accessibilité aux personnes handicapées est réduite. Une médiathèque demande de grands volumes insonorisées et bien éclairés, une école de musique un auditorium et des salles de répétitions.

A Avon, les projets calamiteux se suivent et se ressemblent. Il manque à la majorité municipale une vision et une compétence. Serions-nous trop critiques ? Non, car nous savons apprécier de belles réalisations. A Melun, la médiathèque l’Astrolabe, est une petite merveille : bâtiment futuriste sur les bords de Seine, grands espaces, aménagements intérieurs soignés et conviviaux, des livres pour tous les publics, Internet et le savoir numérique en libre-service. A Montereau, la rénovation de la halle Nodet est une réussite : le conservatoire de musique Gaston Litaize accueille plus de 500 enfants dans des conditions acoustiques exceptionnelles.

Il nous reste le concours des villes fleuries. Une 3ème étoile se profile à l’horizon.