mercredi 30 septembre 2009

La gare de Fontainebleau-Avon défigurée





















Nous avions une petite gare en forêt, avec un charme tout provincial. Nous rêvions d’une gare verte, un concept novateur pour transporter sur leur lieu de travail tous les habitants de l’agglomération et recevoir les touristes qui viennent découvrir le château de Fontainebleau, la forêt et la Seine. Car le site est exceptionnel, vous descendez du train et les sentiers Denecourt s’ouvrent à votre curiosité : un paradis pour les randonneurs, les cyclistes, les varappeurs, les amoureux de flore et de faune, les scientifiques du laboratoire de biologie végétale et les artistes.


La communauté de communes a engagé de lourds travaux de rénovation (6 000 000€) sans consultation des élus de l’opposition, des associations, des citoyens et des riverains. Le désastre annoncé dans nos colonnes il y a plusieurs mois se confirme. Tout est bétonné, les arbres ont été abattus, les voies goudronnées et la gare minéralisée. Cette coulée verte que nous souhaitions encore développer est définitivement détruite : un mur anti-char coupe les collines de la ville. Lors d’une réunion qui s’est tenue vendredi à la Vallée, le président du CDAS (Comité de Défense d’Action et de Sauvegarde d’Avon, association agréée environnement) a raconté, avec émotion, comment le Tulipier de Virginie offert à la ville après la tempête de 1999, a été abattu devant la gare. Tout un symbole, à Avon il n’y a plus de pitié pour les faibles.


La gare ressemble de plus en plus à celle de La Courneuve ou d’Evry. La rénovation apporte peu : le circuit de dépose des bus est plus long et plus polluant. La gare est toujours interdite aux personnes à mobilité réduite : le tunnel de changement de quai est un obstacle pour les jeunes mamans avec des petits enfants, les personnes âgées, les voyageurs portant de lourdes valises. En descendant du train de Paris, les touristes conserveront pour toujours une triste image de la ville : imaginez que vous receviez des amis en les faisant entrer par la buanderie. En sortie de gare, vous traversez le parking couvert et débouchez sur la gare routière : une plate-forme bétonnée, sans âme, ouverte à tous les vents et isolée de la ville. Les voyageurs, dans la nuit et le froid de l’hiver, remercieront les architectes.


Il n’y a qu’un apport dans ce projet : le terrain convoité par un promoteur est aujourd’hui desservi, le contribuable a financé le viaduc d’accès. Nous nous posons une grave question : les élus ont-ils été manipulés ?


Car la deuxième phase de l’opération va suivre : 1000 nouveaux habitants vont s’installer autour de la gare dans des tours à bâtir, 500 voitures seront garées dans de nouveaux parkings.Contrairement au concept d’Eco-quartier autoproclamé de la mairie, aucun objectif de maîtrise de l’énergie n’est fixé ; aucune réflexion sur les activités du quartier n’a eu lieu : on veut entasser des Avonnais pour les jeter dans le train tous les matins : est-ce cela de l’urbanisme ? Aucune nouvelle activité professionnelle ne sera proposée sur place….alors qu’Avon est déjà ville dortoir. Mais nous craignons qu’il ne soit déjà trop tard : le ghetto- quartier est en marche !


mercredi 23 septembre 2009

Réhabilitation du manoir de Bel Ebat à Avon : un chantier en panne.

C’était il y a juste un an : Mme le Maire adjoint à la culture, posait devant le manoir de Bel Ebat, et confiait au journaliste de la République tous les détails du projet. Un an plus tard, le chantier n’avance pas et la mairie ne communique plus. Silence total, M. le Maire a avoué « des difficultés techniques importantes », d’autres élus évoquent à demi-voix qu’ils seraient heureux de « détruire » ce bâtiment pour repartir sur des bases solides.

Proches de Vous avait voté la rénovation de ce legs de la famille Durand qui y recevait, au début du XXe siècle, les plus grands musiciens français (Claude Debussy, Maurice Ravel, César Franck …) .

De toute évidence, le projet a été très mal géré. La mairie a fait cavalier seul : les habitants n’ont pas été consultés, les services culturels départementaux et régionaux n’ont pas été intégrés dans la démarche. Le coût très lourd des travaux (au moins 1 200 000€) grève le frêle budget d’investissement de la commune. Le bureau d’architectes n’a pas procédé à une expertise sérieuse du bâtiment : chaque mois de nouveaux avenants sont portés au contrat : la charpente est en mauvais état, les fenêtres sont à remplacer, le mur doit être consolidé, le plomb pollue l’ensemble des pièces …

Plus grave, les travaux ont été lancés sans que l’on connaisse l’affectation du bâtiment. On parle aujourd’hui d’y installer une médiathèque ou l’école de musique. Mais le manoir est une habitation bourgeoise, peu fonctionnelle et totalement inadaptée pour recevoir du public : les pièces sont petites, il n’y a pas d’espaces lumineux, l’accessibilité aux personnes handicapées est réduite. Une médiathèque demande de grands volumes insonorisées et bien éclairés, une école de musique un auditorium et des salles de répétitions.

A Avon, les projets calamiteux se suivent et se ressemblent. Il manque à la majorité municipale une vision et une compétence. Serions-nous trop critiques ? Non, car nous savons apprécier de belles réalisations. A Melun, la médiathèque l’Astrolabe, est une petite merveille : bâtiment futuriste sur les bords de Seine, grands espaces, aménagements intérieurs soignés et conviviaux, des livres pour tous les publics, Internet et le savoir numérique en libre-service. A Montereau, la rénovation de la halle Nodet est une réussite : le conservatoire de musique Gaston Litaize accueille plus de 500 enfants dans des conditions acoustiques exceptionnelles.

Il nous reste le concours des villes fleuries. Une 3ème étoile se profile à l’horizon.

mercredi 16 septembre 2009

Journées 2009 du patrimoine à Avon



Visite au lavoir du square Daubenton, rue des Déportés.

Nous avions il y a quelques mois suivi la naissance de ce projet communal et fait part de nos réserves ( notre article du 28/1/2009).

Le bilan est conforme à nos prévisions. Après plusieurs centaines d’heures de travail, le dépassement de budget est conséquent : l’enveloppe initiale de 30 000€ est passée à plusieurs centaines de milliers d’euros (soit 2 fois le budget annuel de l'école de musique ou 6 mois d'action sociale auprès des personnes âgées).

Le lavoir nouveau est réapparu après 30 ans sous les déblais.

Que dire du résultat ? Pour ne pas passer pour d’éternels critiques, nous vous laissons apprécier.

L’opération n’est en final qu’un geste d’urbanisme et non une action écologique. Les 30 m3 d’eau pure, que les Avonnais aiment venir chercher depuis toujours à la « Fontaine à Marie », continueront de s’écouler inutilement vers la station d’épuration. Quelques robinets auraient fourni de l’eau potable (selon la loi, la mairie n’est plus responsable de la qualité de l’eau). Quant au site, à défaut d’une reconstruction coûteuse du bâtiment, on aurait pu réduire la minéralisation et l’étanchéité des surfaces. Un parterre végétalisé améliore le confort d’été et retient l’eau de pluie. Pour finir, un square est un lieu de promenade où l’on aime rencontrer ses voisins, discuter à l’ombre, passer un moment au frais près du miroir d’eau que les enfants apprécient. Il n’est pas trop tard pour bien faire : quelques arbres, quelques bancs apporteraient de la convivialité, la mairie nous entendra-t-elle ?

Samedi 19 septembre, une reconstitution du travail des lavandières sera donnée de 15h à 17h.

Pour les amoureux de vieilles pierres et d’authentique, nous vous invitons ensuite à flâner sur le cours de la rivière Ecole, de Noisy/Ecole à Cély en Bière. Vous découvrirez de charmants lavoirs avec une charpente en chêne de la forêt de Fontainebleau, des tuiles anciennes et des pavages en grès. Vous vous arrêterez à Courances, le lavoir est situé sur la place de la mairie et jouxte le château. Vous terminerez votre promenade au moulin de Choiseau à Cély en Bière. Le propriétaire, Pierre Thiebaut, est architecte et organise une visite exceptionnelle durant les journées du patrimoine. Il est un expert de l’architecture des maisons rurales en Ile de France, et a remarquablement rénové l’ancien moulin qui est devenu monument historique.

Bonnes visites.

mercredi 9 septembre 2009

Avon: première maison éco-citoyenne avec production d'électricité

Le solaire est l’énergie renouvelable la plus facile à mettre en œuvre par un particulier. 25 m2 de panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit permettent de produire annuellement environ 2500 Kwh. Si la maison est très bien isolée, vous pouvez tendre vers le « zéro énergie » voire «l’ énergie positive », c'est-à-dire produire plus que vous ne consommez et revendre une électricité non polluante à EDF.

La première installation fonctionne depuis le mois de juin à Changis, au domicile de François Roy, membre de Proches de Vous Nous vous livrons son témoignage.

« ll m'a semblé naturel en tant que propriétaire d'un pavillon que ce dernier soit équipé de panneaux solaires. Ce genre d'installation existe depuis plus de 30 ans mais c’est seulement depuis 2006 que les particuliers ont commencé à s'équiper.

En 2008, j'ai fait appel à EDF pour l'installation de panneaux solaires et la revente d'électricité ; mais après de nombreuses sollicitations, je n'ai pas obtenu de réponses. A mon avis, aujourd’hui, ce genre de dossier avancerait plus vite.

Aussi, j'ai fait une demande de devis sur internet. J'ai pu obtenir rapidement la visite de techniciens ou commerciaux de 4 entreprises différentes. Au vu des devis, j'ai fait appel par courrier électronique à un technicien de l'ADEME (Melun) qui m'a conseillé.

L'entreprise retenue a installé 15 panneaux solaires, ce qui me permettra selon le contrat de revendre pour 1600€ d'électricité chaque année à EDF.
(coût de l'installation : 21500€. Prime région Ile de France : 1300€, déduction fiscale : jusqu'à 9200€).
Entre le 1er juillet et le 31 août 2009, mes panneaux ont produit 775 kwh d’électricité propre, revendus à EDF au prix de 0,60 €/kwh.

Pour votre maison éco-citoyenne, pensez à faire une déclaration de travaux en mairie, mais, en principe, la municipalité ne peut plus s'y opposer !

Je suis à votre disposition pour vous faire découvrir l'installation »

mercredi 2 septembre 2009

L'Alsace se souvient et rend hommage à Paul Mathéry

La commune d’Avon néglige ses obligations, et se désintéresse de son histoire.

Comme suite à l'article précédent sur la libération d'Avon et le tribut humain payé par la ville, il nous faut revenir sur l'histoire et la mémoire d'un homme : Paul Mathéry.

Rappelons que Paul Mathéry, secrétaire de mairie, faisait de "vrais faux papiers" pour tous ceux qui en avaient besoin. Il fut arrêté comme résistant dans la mairie-école qui correspond à l'actuelle école d'Avon-centre, et déporté à Mauthausen puis à Melk où il est mort. Il avait 37 ans. Il laissait une orpheline encore enfant, Marie-Thérèse.

Marie-Thérèse Mathéry-Natta a obtenu que son père, pour l'aide apportée aux juifs pendant la guerre, soit reconnu à titre posthume, "Juste parmi les Nations".

Depuis plusieurs années, elle vient régulièrement lors de la journée du souvenir des déportés, le dernier dimanche d'avril, aux cérémonies d'Avon et dépose sur la tombe du Père Jacques, au cimetière des Carmes, un hortensia. Dans le compte rendu de cette cérémonie en avril dernier dans le journal La République, on pouvait lire au milieu de nombre d'erreurs et inexactitudes, ce qui suit concernant les participants : "[…] Mme CHALUT-NATAL, descendante de M. Etienne CHALUT-NATAL, ancien adjoint au Maire mort en déportation. Ce fut d’ailleurs elle qui déposa la gerbe de fleurs sur la tombe du Père Jacques." Madame Marie-Thérèse Mathéry-Natta écrit alors au maire d'Avon. Nous publions ci-dessous de larges extraits de ce courrier qui n'a reçu aucune réponse à ce jour.

Monsieur le Maire,

J'ai été particulièrement surprise et consternée en lisant l'article de La République du 4 mai 2009 sur la Journée du souvenir des déportés conjointement organisée par les villes d'Avon et de Fontainebleau.

En effet, cette commémoration importante n'a fait l'objet que de quelques lignes essentiellement consacrées à l'énumération des notabilités locales, liste qui de surcroît n'est pas dépourvue de certaines erreurs, comme celle qui mentionne la présence de Mme Chalut-Natal dont, depuis des années, on n'a jamais vu aucun membre de la famille en cette occasion.

[...] M. Yoann Vallier [...] a répondu que sa direction n'envoie plus de journaliste couvrir les cérémonies patriotiques. Pour en informer ses lecteurs, il s'est contenté ici d'un texte et d'une photo, transmis par la mairie d'Avon.

Vous n'êtes certes pas responsable des manquements de la politique éditoriale de La République[...]. En revanche, ce que je déplore, c'est que le désintérêt du journal soit le reflet du vôtre. Cet article indigent est la reprise du communiqué de la mairie, rédigé à la va-vite, sans la moindre réflexion sur la signification de cette commémoration.

Tout cela est grave. Les gouvernements successifs insistent tous, et avec raison, sur le devoir de mémoire. [...] Ce qui importait, c'était moins les noms des représentants locaux que ceux des hommes morts dans les camps. C'est leur mémoire qu'il fallait célébrer. Cette cérémonie [...] est une occasion de rappeler qu'en sacrifiant leur vie, les déportés ont donné à la ville d'Avon une citation avec attribution de la Croix de Guerre (avec étoile d'argent), et à tous ses habitants une très belle leçon de courage.

Fort heureusement, toutes les municipalités ne sont pas aussi oublieuses que la vôtre. Le 7 septembre 2009, en Alsace, la Communauté de Communes du Val de Villé consacre trois journées à la mémoire de mon père Paul Mathéry qui est originaire de cette région. J'en suis fière et heureuse. Mais cette belle initiative n'efface pas pour moi la négligence dont vous avez fait preuve à l'égard de mon père et de tous ses compagnons d'infortune. J'ose espérer que lors des prochaines cérémonies, ils seront les uns et les autres traités avec la considération qu'une municipalité doit à ceux qui l'ont si admirablement honorée.

Je vous prie de recevoir, Monsieur, mes salutations attristées.
Marie-Thérèse Mathéry-Natta


A Villé, bourgade du Bas-Rhin, où naquit Paul Mathéry, il y a maintenant 102 ans, du 5 au 7 septembre prochain, une série de manifestations aura lieu dont le point d'orgue sera le dimanche 6 la pose d'une plaque sur le mur extérieur de la synagogue, suivie d'une réception à la mairie.
A quand un hommage à Avon, avec l'attribution du nom de Paul Mathéry à l'actuelle école d'Avon-centre, pour que l'histoire locale, quand elle en vaut la peine, serve d'exemple aux enfants d'aujourd'hui ?