jeudi 9 septembre 2010

Fontainebleau-Avon-Recloses: un nouveau président en cumul de mandats

Jeudi 2 septembre 2010, un nouveau président a été élu en remplacement d’Odette Hugot, démissionnaire pour « cause de santé ».

La chronologie de cette affaire est curieuse : il y a quelques mois Recloses a sollicité son intégration à la communauté de communes. Quelle est la synergie entre un village de 700 habitants distant de 7 km et une agglomération urbaine ? On accorda généreusement au nouveau venu 4 sièges au conseil communautaire ( Il y en a 12 pour Fontainebleau, 12 pour Avon et aucun pour les oppositions), et en sus le maire de Recloses se vit proposer un poste de vice-président avec indemnités.

Jeudi, les 12 conseillers avonnais s’attendaient à voir élire au poste de président, un adjoint d’Avon, ce qui paraissait tout à fait logique dans le cadre d’une alternance après plusieurs années de direction bellifontaine. Que nenni, l’arithmétique fut perverse : 11 Fontainebleau + 4 Recloses et le maire de Fontainebleau se vit propulser à un poste qu’il convoitait.

Comment expliquer l’attitude du maire d’Avon ? Naïveté politique ou machiavélisme ? Nous lui avons posé la question en conseil municipal, il a refusé de nous répondre. Pourquoi ne défend-t-il pas les intérêts de sa commune ? Avon participe à la mutualisation des pertes de la communauté de communes, Fontainebleau en privatise les profits.

Le nouveau président est proche d’une situation de cumul des mandats : il est maire, conseiller régional, et en 2012 sera le mieux placé pour être le futur député de la circonscription. La loi précise qu’un élu ne peut recevoir mensuellement plus de 8 100 € d’indemnités.

Guy Carcassonne, un éminent juriste en droit constitutionnel, est revenu il y a quelques mois dans la presse sur le problème des cumuls. Dans une démocratie moderne, cette tendance politique est, pour lui, une plaie à cautériser. Un homme, si doué soit-il, ne peut correctement occuper plusieurs postes. Pour le faire, il s’entoure d’équipes qu’il faut rémunérer une deuxième fois, il bloque l’ascension de nouveaux talents, il devient un professionnel qui gère sa carrière et oublie l’intérêt général.

En 2014, le législateur va modifier le fonctionnement des communautés de communes. Attendons de voir si notre agglomération retrouve un équilibre démocratique et une efficacité technique. Si la situation ne s’améliorait pas, il faudrait envisager une sécession pour une communauté plus humaine. L’avenir d’Avon est sur la Seine.