vendredi 11 juin 2010

L’école Avon-Centre a 120 ans et si nous lui donnions un nouveau nom !


Projet « Paul Mathéry » soutenu par Proches de Vous

1) Cette école, comme les autres écoles d'Avon, n'a pas actuellement de nom autre que sa localisation géographique: "Avon-centre", à la différence de la très grande majorité des écoles de France.

2) Donner un nom significatif à une école, lieu d'éducation et d'enseignement c'est vouloir transmettre des valeurs à des enfants à travers le nom choisi.

3) Le nom de "Paul Mathéry" s'impose absolument pour cette école puisque c'est en ce lieu, alors mairie-école d'Avon, que Paul Mathéry, secrétaire de mairie, fut arrêté par la Gestapo le samedi 15 janvier 1944 vers 9h30 (avant l'arrestation vers 10h30 du Père Jacques et des trois enfants juifs cachés dans son collège sous des noms d'emprunt, puis vers midi de la famille Weil à Fontainebleau).

4) Paul Mathéry a été arrêté comme résistant et pour avoir, à ce titre, utilisé sa fonction de secrétaire de mairie, préparant en ces lieux-mêmes de la mairie d'Avon les "vrais faux papiers" nécessaires au sauvetage des persécutés et personnes recherchées par l'occupant et les autorités de Vichy (juifs, communistes, réfractaires au Service du Travail Obligatoire…). Ses activités résistantes étaient étroitement associées à (voire précédaient) celles du maire, Rémy Dumoncel, du Père Jacques et de cinq autres personnes liées à la municipalité. Il a plus que d'autres à Avon eut cette implication directe de faire les faux papiers, puisque, à l'époque les différents papiers d'identité, cartes d'alimentation, etc. arrivaient vierges dans les mairies et le secrétaire de mairie prenait ensuit le risque de les remplir avec des noms, âges, lieu de naissance, adresse, etc. inexacts et avait tous les vrais tampons pour les valider.

5) Paul Mathéry fut terriblement torturé à la prison de Fontainebleau (selon le témoignage du Père Jacques, lui-même, auprès de ceux qui furent autorisés à le rencontrer en prison); pourtant il n'a rien dit de ce qu'il savait sur son groupe de résistants (Rémy Dumoncel est arrêté quatre mois plus tard).

6) Paul Mathéry fut ensuite interné à Compiègne puis déporté à Mauthausen en Autriche où il mourut du typhus, dans un Kommando annexe de ce camp, à Melk le 2 août 1944.

7) Jusqu'à présent le nom de Paul Mathéry n'a été honoré dans la ville d'Avon que collectivement: à travers le nom de la "rue des Déportés" ou sur la plaque de marbre du hall de l'hôtel de ville. Mais il n'a pas eu droit au même honneur que Rémy Dumoncel ou le Père Jacques dont des rues portent le nom depuis le 28 octobre 1945. Cette discrétion à son égard est due à la volonté de Madame Veuve Paul Mathéry, isolée dans sa douleur. Aujourd'hui sa fille, Madame Marie-Thérèse Natta, souhaite au contraire qu'on rende hommage à son père selon ses mérites.

8) Paul Mathéry aurait pu rester tranquillement à attendre la fin de l'occupation, il avait un métier, une famille, ne craignait rien a priori. Il a choisi une autre voie: s'engager, agir malgré les risques, parce qu'il a jugé intolérable cette occupation étrangère, ce régime raciste et antisémite, la fin des libertés républicaines. Un tel engagement doit être expliqué aux jeunes aujourd'hui et dans l'avenir; il ne s'agit pas simplement de conserver pieusement le souvenir d'un nom mais de le rendre exemplaire pour le présent et le futur. Il faut apprendre aux enfants d'Avon le sens des valeurs morales et la nécessité de prendre parfois des risques quand le respect de la personne humaine est en jeu.

La majorité municipale est frileuse. Anciens combattants, républicains et parents d’élèves soutenez notre projet !