Recettes en stagnation, charges en hausse, résultat en forte baisse
Le compte administratif est pour une commune ce qu’est la publication des résultats dans une entreprise : un moment très attendu. La section de fonctionnement (la vie de tous les jours) doit dégager de l’argent pour alimenter la section investissement qui reçoit les subventions et les emprunts. La loi n’autorise pas une commune à être déficitaire.
12 983 154 € ont été dépensés en section de fonctionnement pour 14 162 264 € de recettes, 6 150 389 € en dépenses d’investissement pour 5 750 900€ de recettes.
M. Le maire d’Avon a immédiatement entonné le chant de la victoire, la ville a dégagé un excédent, mais il est passé très vite sur le fait que celui-ci a baissé de 50% par rapport à l’année précédente.
Avon a souffert des premiers effets de la crise économique. Sans un suivi budgétaire rigoureux et quelques encaissements exceptionnels, la ville aurait pu terminer l’exercice dans le rouge.
Nous passerons sur un contrôle de la fiabilité des comptes (méthodes comptables, restes à réaliser, amortissements, transferts entre sections, sorties d’inventaire …). Nous faisons confiance au service financier de la ville et nous regarderons les fondamentaux.
Les recettes des impôts locaux ( taxe d’habitation et taxe foncière bâti et non bâti ont rapporté 6 859 250€ ) augmentent très faiblement malgré une hausse de 4,5 % de la taxe d’habitation. Cela signifie que les Avonnais gagnent moins ou que des logements sont vacants. L’Insee a noté une baisse de la population en 2009, c’est un grand sujet d’inquiétude. Les dotations de l’Etat (4 396 124€) sont une nouvelle fois en baisse. Du côté des dépenses, les charges à caractère général flambent (+10% à 3 589 000€) et les frais de personnel à plus de 7 200 000€ restent très lourds, malgré le licenciement de 21 personnes travaillant à la petite enfance.
La gestion de la fonction famille est révélatrice. En juin 2009, il a été décidé de confier à une entreprise privée la petite enfance : transfert de la crèche familiale recevant 50 enfants de 3 mois à 3 ans, et création d’un multi-accueil de 20 places. Le surcoût sur 4 mois est de 130 000€. Une grave erreur de gestion a été commise : le marché signé est un désastre pour les finances de la ville.
La capacité d’autofinancement se réduit comme peau de chagrin. L’endettement à 6 800 000€ pèse de plus en plus lourd. Les indices de structure basculent à l’orange : par exemple, le taux de mobilisation du potentiel fiscal est aujourd’hui à 110% (il était de 89% en 2007), cela veut dire que les Avonnais sont trop lourdement imposés.
Que se passera-t-il en 2010 ? Les charges vont augmenter de 20% (la sous-traitance de la petite enfance pèsera très lourd sur une année pleine), les recettes n’augmenteront pas, l’excédent s’écroulera, la marge d’auto-financement va baisser de 30%, et la ville d’Avon devra ralentir ses investissements faute de capacité de remboursement.
A l’horizon 2014, de grandes incertitudes planent sur l’équilibre financier de la ville qui manque cruellement d’activités économiques rapportant de la taxe professionnelle.
vendredi 18 juin 2010
Avon, un compte administratif 2009 en demi teinte
Libellés : Politique