Natureparif et la maison départementale de l’environnement ont organisé le jeudi 5 novembre 2009, à la Maison dans la Vallée, une conférence-débat de grande qualité dont le sujet était la biodiversité et ses enjeux.
La biodiversité des espèces, des gènes et des écosystèmes est en danger . Le constat est terrible : il y a aujourd’hui de 100 à 1000 fois plus de disparition d’espéces qu’avant, 1 oiseau sur huit, 1 mammifère sur 4 sont menacés. Le milieu évolue trop vite, les espèces n’ont plus le temps de s’adapter.
4 conférenciers, représentant chacun un niveau de décision Europe-France-région-département, se sont succédés à la tribune pour faire connaître leurs travaux et sensibiliser la société civile à cette problématique qui s’inscrit dans le long terme.
Sebastian Winkler, directeur à Bruxelles du Compte-à-rebours 2010, a fixé un objectif à 2050 pour stopper la chute de la biodiversité, dont le coût est évalué à 6% du PIB, et qui rime souvent avec une paupérisation des populations.
Stéphanie Lux a exposé les actions de Natureparif, 4ème observatoire régional, qui dialogue avec les collectivités, valorise les bonnes pratiques et cherche à mettre en réseau tous les acteurs.
Christophe Parisot, directeur de la Maison de l’Environnement 77, est venu présenter le guide de la gestion différenciée qui propose aux municipalités un ensemble de solutions pour garantir une continuité écologique. Il y a en Seine et Marne 3 natures : la première est dite extra-ordinaire, elle regroupe la vallée de la Marne, le massif de Fontainebleau et la Bassée ; la seconde est ordinaire (mares, bosquets, chemins, vergers, rivières) ; la troisième est une nature de ville (vieux arbres, combles, espaces verts). Pour garantir un biodiversité, il faut un lien entre ces milieux, une trame verte et bleue. Entre 1989 et 2002, la population d’hirondelles a diminué de 41%, 600 espèces de papillons dépendent aujourd’hui du chêne. Les naturalistes conseillent de réduire les pesticides, d’espacer la tonte des espaces verts, de respecter les cours d’eau et leurs rives, de planter des arbres autochtones et de réaliser de petits aménagements urbains pour fixer les animaux dans les villes.
Claude Lagarde est revenu sur les actions de l’ONF en forêt de Fontainebleau : l’office a créé des réserves biologiques intégrales ou dirigées où les scientifiques peuvent améliorer leur degré de connaissance sur le long terme. Toute la forêt n’est pas encore répertoriée, on a encore découvert récemment de nouvelles plantes.
La conclusion est revenue à Jean-Philippe Siblet, président de l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing . La biodiversité ne doit pas être dissociée des problèmes de tous les jours. Un message d’espoir s’impose : il faudra en 2050 une biodiversité, et ce sont mille et une petites actions locales qui maintiendront la diversité du vivant.
Pour notre ville, quelles actions engager ? M. le Maire, contraint et forcé, a signé une convention avec le département. La commune s’engage à :
1. Favoriser les espèces de la flore locale (plantations ou pousses spontanées).
2. Diminuer le nombre de tontes des surfaces enherbées ; au mieux, pratiquer une seule fauche annuelle tardive sur certains sites.
3. Restaurer le point d’eau du Parc de Bel Ebat en une zone humide.
4. Améliorer les conditions de vie des insectes butineurs et des auxiliaires naturels.
5. Favoriser, si possible, la création de continuités écologiques.
6. Réduire la consommation d’eau d’arrosage.
7. Réduire la consommation énergétique des techniques d’entretien.
8. Favoriser la sensibilisation et la connaissance du patrimoine naturel auprès des habitants
9. Mettre en place une démarche de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires avec l’aide de la Direction Départementale de l’eau.
C’est une première feuille de route. Sera-t-elle appliquée ? Les palmiers avonnais vont-ils réellement migrer sous les tropiques ?
mardi 8 décembre 2009
Biodiversité à Avon
Libellés : Environnement