Intervention du groupe Proches de Vous au Conseil municipal du 15/12/2009.
Que de changements depuis le débat d’orientation budgétaire du mois dernier : le groupe Proches de Vous constate que la majorité municipale a soudainement pris conscience de la crise économique. Le rêve politique s’est brisé sur les réalités financières.
Le budget de fonctionnement 2010 est prudent : 13 461 588 €, en progression de 1,5% par rapport au budget primitif 2009 mais inférieur au réalisé 2009. Vous n’avez pas retenu l’hypothèse la plus pessimiste. Vous espérez un produit fiscal sur les ménages en augmentation à 7 000 000 €, mais il y a un risque important que la taxe d’habitation rapporte moins. Abandonnée par l’Etat UMP qui se désengage, et le département en difficulté, la ville d’Avon entre en récession et glisse sur la pente de la paupérisation.
Avant de baisser de 10% les prestations, d’étrangler les associations dont les subventions sont au mieux bloquées à leur niveau 2008, d’augmenter lourdement les tarifs et les impôts locaux, vous vous devez d’écouter le contribuable avonnais qui demande à la commune de faire le ménage dans sa gestion.
Si vous ne touchez pas pour l’instant aux salaires, il est nécessaire de baisser les charges de fonctionnement. Une politique d’achat rigoureuse doit être mise en place. Les nombreux bâtiments communaux sont mal isolés, consomment beaucoup d’énergie et de fluides, coûtent chers en assurance. La commune achète chaque année 50 000 l de carburants, ce n’est pas durable. En temps de crise, le budget communication doit être divisé par deux. Est-il raisonnable d’augmenter le budget fête et cérémonie de 30% ? Est-il normal de demander une hausse de 10% pour vos frais de représentation ? Faut-il encore augmenter les indemnités des élus alors que pour donner l’exemple elles devraient baisser de 15% ?
Et puis, il faut s’attaquer aux postes lourdement déficitaires. Vous avez créé des machines à déficit. Un exemple : la petite enfance. Le déficit annuel va passer de 300 000 € à plus de 720 000 €. Chaque année, vous allez signer un chèque de 1 250 000 € à une société privée (10% du budget). La ville d’Avon est prise au piège. Nous passons d’un système coopératif vertueux de garde des enfants à une activité mercantile qui enrichit une société domiciliée dans le 8ème arrondissement de Paris. Le contrat signé en juin doit être renégocié de toute urgence, il explique les difficultés 2009, et interdit tous les projets du mandat.
Du côté du budget d’investissements, ce n’est pas mieux. Vous prévoyez 5 261 093 € en hausse de 25%. Nous avons relu un article paru dans la République du 22/12/2008. D’un ton martial, vous annonciez 4 millions d’investissements dont la réfection des rues des Casernes et Fontenelle, la réhabilitation du buffet de la gare, les travaux à l’Eglise St Pierre. Vous ajoutiez « Il faudra s’habituer au bruit des pelleteuses » .
Tout cela a fait PSCHITT, il ne s’est rien passé. Et pour 2010, vous recommencez : travaux rue des Casernes et Fontenelle, Bel Ebat encore et toujours ( une autre machine à déficit ), Eglise St Pierre. Tout cela à crédit pour 3 700 000 €. Il y a un gros problème : l’auto-financement s’est écroulé et la commune ne peut recourir que de façon très modérée à l’emprunt car les intérêts de la dette sont de plus en plus lourds. La prochaine étape est la vente des actifs. Vous avez justement projet de céder le terrain de la rue des Déportés, c’est dommage pour l’école Avon-centre et les habitants du quartier qui auraient apprécié une salle de sports.
En 2010, il ne se passera rien : il faudra toutefois impérativement rénover le gymnase de la Vallée sous peine de poser des bâches. Et surtout ne pas acheter à prix d’or le terrain Goulard, un investissement en 2012 dans un deuxième terrain de foot-ball serait plus judicieux.
Le budget 2010 manque de souffle : rien en action économique, aucun projet pour l’éducation des jeunes, des programmes culturels sacrifiés et aucune projection sur le futur pour un développement durable d’Avon.
Nous voterons contre.
mercredi 16 décembre 2009
Avon: un budget 2010 irréaliste
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