samedi 22 août 2009

Eté 1944: il y a 65 ans, la libération d'Avon !



Extrait du registre des délibérations municipales d'Avon en sa séance du 26 août 1944:


"Mercredi 23 août:
A midi 30 les premières estafettes de l'armée américaine apparaissent dans l'avenue de Fontainebleau [actuelle avenue Franklin Roosevelt], le mouvement s'accentue rapidement et bientôt les canons, les chars et le matériel impressionnant de toutes sortes défilent sous les acclamations et les vivats de la foule auxquels les soldats américains répondent par un gracieux salut."


Et pourtant le matin du 23 août 1944 l'inquiétude était grande à Avon après le dépôt par les Allemands, sous le pont du chemin de fer, de 3 grosses torpilles dont la charge pouvait anéantir tout le quartier de la gare. Mais la catastrophe a été évitée.


Des chars américains de l'armée Patton étaient arrivés à midi à Fontainebleau par la route de Milly et la Fourche, certains étaient passés par le boulevard circulaire fonçant vers Valvins. A part quelques rafales de mitrailleuses, avenue de la Gare, la libération de la ville s'est faite sans un coup de feu. Mais c'est à partir des Basses Loges, et à Valvins surtout, qu'on s'est battu. (A l'époque ce sont essentiellement des jardins maraîchers.) Les Américains sont sur la rive gauche de la Seine, les Allemands sur la rive droite, à Vulaines et Samoreau. Les combats durent plus de 24 heures et ce n'est que le 24 août au soir que la Seine est franchie par les Alliés, grâce à un pont de bateaux, le pont de Valvins ayant été coupé en deux.


Avon est donc libéré le 23 août 1944 mais le bilan de l'occupation allemande est lourd tant dans la ville même que dans la région. La bourgade d'Avon, qui ne comptait en 1939 que 4 500 habitants, a payé un lourd tribut, avec 23 déportés dans les camps de concentration ou d'extermination nazis. 5 seulement sont revenus. Trois membres de la municipalité : le maire Rémy Dumoncel, Etienne Chalut-Natal, adjoint, Aristide Roux, adjoint et trois fonctionnaires municipaux : Paul Mathéry, secrétaire de mairie, Lucien Canus et Léon Guéneau, responsables communaux du ravitaillement, de la cantine, de l'entraide aux familles de prisonniers de guerre, auxquels il faut associer le Père Jacques, directeur du Petit Collège des Carmes, tous les sept, déportés pour fait de résistance, font partie des 18 morts en déportation.


Dans la région de Fontainebleau, comme dans tant d'autres lieux en France, les exactions de l'armée allemande sont légions en cet été 1944, juste avant la libération. Le 21 juillet et le 17 août 1944, de la prison de Fontainebleau, des résistants, prisonniers, sont emmenés en camion, vers Compiègne avant déportation vers l'Allemagne pense-t-on alors. Mais le 7 décembre 1944, des soldats américains en poste à Fontainebleau vont chercher du sable en forêt et ... découvrent à quelques mètres l'une de l'autre deux fosses communes. C'est le charnier de la plaine de Chanfroy à Arbonne. Au total 36 corps qui ont été fusillés par les Allemands à quelques semaines ou jours de la Libération. Le plus jeune avait 16 ans. Parmi eux l'oncle d'un actuel médecin avonnais : Etienne Bailay.


Depuis 65 ans, Arbonne se souvient. Chaque année, une cérémonie sobre et émouvante se déroule le 3e dimanche ou 4è dimanche d'août. Elle aura lieu cette année à Arbonne, sous la présidence de Madame Gabet, maire d'Arbonne, qui prononce chaque année un discours différent et qui fait sens, ce qui est peu habituel dans ce genre de cérémonie. C'est à la plaine de Chanfroy le samedi 22 août, à 11heures. Nous ne pouvons qu'inviter les Avonnais à se joindre à cette manifestation de haute tenue.