Des
dépenses courantes qui augmentent de 3,8%, des recettes en impôts à +5,7% et une
annuité de la dette qui progresse de 14%
Intervention du groupe Proches de Vous au conseil municipal
du 22 mai 2012, débat sur le compte administratif.
Aujourd’hui est un conseil différent, la loi oblige le maire
à céder la présidence de l’assemblée car le conseil municipal évalue sa
gestion.
Je voudrais apporter quelques remarques constructives sur le
compte administratif 2011. Il y a des éléments solides. Pierre Vaissière les a
évoqués. Il y a des fragilités.
Sur la forme : nous sommes fin mai, les résultats
auraient dû être communiqués depuis
février. C’est tardif. Dans une entreprise les comptes sont publiés mi-janvier
pour une clôture fin décembre.
La Cour des Comptes recommande de mettre à disposition tous les chiffres, sur le
site internet de la ville par exemple. Chaque citoyen pourrait ainsi évaluer les performances de gestion.
Je ferai un rapprochement entre la comptabilité de la
commune et celle d’une entreprise. Certains diront à juste titre que les
objectifs sont différents. Ils ont raison. Mais la compatibilité M14 des
collectivités a été calquée sur le plan comptable général et certains outils
d’analyse sont identiques.
J’aurais aimé, en annexe, un mot sur la grande manifestation
réussie de 2011, les jeux de Seine-et-Marne. Combien a coûté l’opération ?
Il faudrait un compte analytique qui intègre tous les frais, achats mais aussi les
heures de travail des services municipaux.
Dans les entreprises, nous avons des commissaires au compte.
Ils certifient les comptes après un audit. Leur action est toujours pertinente.
Cela manque à Avon. En tant que conseiller municipal, nous avons reçu une masse
d’informations mais il manque la phase
d’audit qui autorise un prélèvement.
Je serais intéressé par les flux de trésorerie car les
restes à réaliser sont déséquilibrés : pour respecter l’indépendance des
exercices et le budget, il aurait fallu devancer l’emprunt de janvier 2012.
Le suivi des immobilisations est bien faible.
Les amortissements m’intéressent. Je reprends la liste des
immobilisations et je m’aperçois que le buffet de la gare qui a été investi et qui est maintenant loué n’est pas amorti.
Pour moi c’est une erreur, je demande une réponse.
J’aimerais un suivi des régies.
Mais revenons aux chiffres : les dépenses courantes
augmentent de 3,8% à 12 752 757 € (les charges générales dérapent une fois de
plus à +5,8%), les recettes courantes augmentent de +5,7% (augmentation des
taux d’imposition, droits de mutation en hausse, des dotations en progression).
L’annuité de la dette passe de 951 671€
à 1 084 145€, soit une progression de 14%. Le problème à la mairie d’Avon, c’est une non maîtrise des dépenses. Le
Président de la République, pour résorber le déficit de l’Etat, va demander de
limiter la hausse des dépenses à 1,5%, ce sera compliqué dans notre ville.
Si l’on revient à l’analyse fonctionnelle de la commune. Il
y a toujours une action économique à 0, c’est navrant. Vous me répondez « c’est du ressort de la communauté de
communes ». Oui, mais le cheval et le cinéma ne créent pas beaucoup
d’emplois, et il est inadmissible de voir tout le tissu artisanal et commercial
se dégrader. Laisser un centre commercial en ruines, c’est créer de la peur et de
l’insécurité. 1000 citoyens ont décidé de soutenir aux présidentielles un parti d’extrême droite
dont l’homologue en Grèce rappelle de biens mauvais souvenirs. La misère
économique engendre la misère sociale.
Tous les conseillers étaient mobilisés pour tenir les
bureaux de vote aux présidentielles. Une constatation : la moyenne d’âge
des électeurs est élevée voire très élevée. Vous êtes de fins politiques et
vous avez compris que pour être réélus il fallait plaire à cet électorat :
des trottoirs, des fleurs et de la sécurité. Un homme d’état se projetterait
lui dans 20 ans, et il s’occuperait de la jeunesse et des familles qui sont
l’avenir de notre ville. Le jour de son investiture, le nouveau Président de la
République a rendu hommage à Jules Ferry et Marie Curie, 2 symboles très forts
pour parler de l’éducation et de la recherche.
Il y a les affaires scolaires : le montant des crédits n’a
pas évolué depuis 4 ans. François Hollande a dit que l’école primaire était une
priorité. La commune fait beaucoup mais doit faire plus. Une piste : peu
de professeurs des écoles parlent couramment l’anglais, il faudrait donner à
chaque enfant le goût des langues dès le
plus jeune âge. Un jeune qui parle anglais trouvera du travail. La ville peut
apporter beaucoup dans ce domaine.
Et puis il y a les risques financiers. Vous avez signé il y
a 2 ans, en toute innocence, un contrat
d’aménagement de la ZAC de la gare qui est très dangereux. Aucun décideur privé
n’aurait signé. Vous suivez peut-être ce qui se passe à Darvault où une ZAC a
été créée. La mairie attend depuis 5 ans des clients : faute d’entreprises,
l’aménageur se rabat sur un hypermarché qui finalement n’est pas autorisé. En
2013, si aucun n’acheteur ne se présente, la commune devra verser une somme de
3 millions d’euros. A Avon, nous pourrions connaître bien des mésaventures. La
prudence comptable impose de provisionner. Vous ne le faites pas. C’est une
erreur.
Nous ne donnerons pas notre quitus au compte administratif
2011.