L'étau se resserre.
Stupeur il y a quelques jours dans la presse régionale. Un responsable de la société Vermillon vient d’avouer que la fracturation hydraulique avait été pratiquée en 2010 sur les communes de Jouy-le-Chatel et de Vaudoy en Brie. C’était avant la loi de 2011 interdisant le procédé. Le pompage s’effectue aujourd’hui de façon traditionnelle, les maires n’étaient pas au courant.
Le 22 mars 2012, les experts de la mission d’inspection issue des ministères de l’industrie et de l’écologie se déclarent favorables à un nombre « limité » de forages par fracturation hydraulique pour mener des expérimentations à seules fins de recherches scientifiques sous contrôle public. La région parisienne moins politisée que d’autres est celle recommandée par la mission. Et la recherche n’interdit pas l’exploitation.
Dans la presse nationale paraissent des articles élogieux sur la nouvelle indépendance énergétique retrouvée des Etats Unis grâce aux pétroles et gaz de schiste. Les journalistes oublient de parler du million de puits forés, des paysages détruits, de la pollution des nappes phréatiques, du traitement problématique des boues usées …
Il y a un pactole énergétique à 2300 m sous le bassin parisien, dans les couches sédimentaires du Lias. Les esprits s’enflamment : « faisons taire les écologistes, et exploitons cette richesse qui sauvera la France enfermée dans une crise économique très dure ». Les exploitants avancent des chiffres mirobolants qui culpabilisent les élus « refuserez-vous à vos administrés le pactole ? ». En fait les gains ne sont ni pour les propriétaires fonciers, ni pour les collectivités territoriales, ni pour l’Etat mais pour les pétroliers qui annoncent des marges de près de 70%.
Plus on s’approche de l’échéance présidentielle, plus on sent que la tension monte. Les pétroliers sont prêts à forer les premiers puits dès le lendemain du scrutin. Le président sortant a tout prévu. Excepté une chose : il a oublié la force et le courage du peuple français qui dans les grands moments de son histoire a su dire non aux pires engeances. La région Ile-de-France et le département de Seine-et-Marne sont contre la fracturation hydraulique. La protection de l’environnement est au second plan de la campagne, redonnons lui la première.
vendredi 6 avril 2012
Pétrole et gaz de schiste dans le pays de Fontainebleau
Libellés : Environnement