lundi 19 décembre 2011

Vote du budget 2012 de la ville d'Avon

Un budget autiste.

Intervention du groupe Proches de Vous au conseil municipal du 13 décembre 2011.

Nous avons eu lors du dernier conseil municipal un intéressant débat d’orientation budgétaire où chacun a pu s’exprimer. Nous espérions que la majorité municipale écoute les remarques des oppositions. Il n’en a rien été. La majorité poursuit dans ses certitudes, c’est de l’autisme. Nous suivons de près la fonction « Affaires scolaires » : en 2012, elle progressera de 1% soit moins que l’inflation, la fonction « Aménagement urbain » augmentera de 8% et dépassera pour la première fois le budget éducation. C’est un signe. Une municipalité qui réduit l’enseignement, est une municipalité qui ne croit pas à son avenir.

Nous entrons dans une nouvelle récession économique, le budget 2012 l’ignore. Prenons les dépenses de fonctionnement. Aucun effort n’est réellement fait : la commune ne réduit pas son train de vie. La ville d’Avon est un paquebot où la croisière s’amuse. Que de fêtes, que d’inaugurations. Aujourd’hui en décembre, on se prépare pour la cérémonie des vœux, il faut un repas, il faut un orchestre. Un autre exemple qui illustre bien l’air du temps à la mairie d’Avon : le service communication envoie un courriel aux conseillers annonçant que des cartes de visite allaient être proposées. 2 heures plus tard, nouveau message : les conseillers d’opposition n’y ont pas droit. Mesdames et Messieurs de la majorité, à l’heure de l’I-phone, c’est de la vanité qui coûte cher.

Pendant ce temps là, le peuple souffre. L’Esigetel ferme : 300 élèves ingénieurs ne vivront plus dans l’agglomération mais à Villejuif. C’est une très grande perte pour la ville. En terme d’image, Avon était reconnu comme pôle de compétence en technologies informatiques, possèder une école d’ingénieurs est un label de haute qualité. En terme de relationnel, ces jeunes étudiants apportaient tout leur dynamisme à l’agglomération. En terme financier, c’est une perte sèche pour la communauté de communes. Mesdames et Messieurs les politiques, vous êtes co-responsables de cette situation : votre manque de vision sur l’avenir, votre incapacité à travailer ensemble avec tous les acteurs du Sud Seine-et-Marne, votre absence de soutien à la création d’un pôle universitaire et économique international hypothèquent le développement de notre ville.

Dans le budget 2012, il y a 1 million d’euros de charges à caractère général et extérieur à annuler. C’est là qu’il faut agir. Et puis nous assistons à un nouveau dérapage de la masse salariale : + 4,22%, +300 000 EUR. L’augmentation de 15% de la taxe d’habitation servira tout juste à compenser. Que sera l’année prochaine ? Vous parlez de GVT, nous en doutons : la rémunération principale des titulaires baisse de 2,2%, mais les primes augmentent de 25% (+ 177 353 EUR), le budget pour les non titulaires augmente de 18% (+138 500 EUR). Que faites-vous ?

Du côté des recettes, ce n’est pas ce que nous souhaitons. Nous avons dit en septembre que nous étions contre l’augmentation de 15% de la taxe d’habitation. En pleine crise économique, c’est de l’inconscience politique. Imaginez un instant, que toutes les strates fiscales de l’hexagone aient la même attitude, 15% pour la communauté de communes, 20% pour le département, 25% pour la région et 20% pour l’état. L’économie française explose : les contribuables n’ont plus d’argent, ne dépensent plus, le chômage s’accroit, les déficits aussi et l’on augmente une nouvelle fois les impôts. C’est la méthode grecque. Nous avons déposé un référé auprès de Monsieur Le sous-préfet, le dossier est aujourd’hui en préfecture. Nous disons qu’il s’agit d’un abus de pouvoir caractérisé.

Nous arrivons aux dépenses d’investissement. Vous proposez la création d’un nouveau multi-accueil pour 600 000 EUR. C’est une action de promotion électorale pour assurer la réélection du futur candidat Le Poulain. La ville n’a pas les moyens : aujourd’hui, avec les subventions, il y a un effet d’aubaine, demain vous signerez un nouveau chèque de 300 000 EUROS annuel pour People&Baby. Vous venez de créer un Relais d’Assistantes Maternelles, appuyez vous sur les assistantes libérales qui gardent plus de 80% des petits Avonnais et ne coûtent rien à la commune. Le deuxième projet est la réfection de la rue Charles Meunier. Il n’y a pas urgence, il faut décaler le projet. Vous avez dit lors du dernier conseil que vous souteniez l’entreprise Goulard. Les employés de Goulard sont aujourd’hui intégrés au groupe Vinci qui saura leur trouver du travail, ne vous sentez pas obligés de casser les rues pour assurer de la charge.

Car les recettes d’investissement sont à la baisse. La ville prévoit de dégager une capacité d’autofinancement nette de 181 000 EUR, c’est de plus en plus faible. Si on y ajoute une dotation aux amortissements de 497 974 EUR, nous obtenons un autofinancement qui ne sera pas suffisant pour couvrir le remboursement en capital de la dette (867 304 EUR). La ville d’Avon n’est plus en mesure de payer son annuité d’emprunt ( 1 270 326 EUR en 2012 ). Vous êtes dans la situation de Fontainebleau il y a 2 ans. Il faudra soit augmenter lourdement les impôts et/ou réduire le train de vie et/ou vendre les bijoux de famille. Et vous envisagez un nouvel emprunt de 1 300 000 EUR. En 5 ans, vous aurez doublé la dette de la ville. La nouvelle équipe qui arrivera en 2014 n’aura aucune marge de manœuvre, elle devra rembourser avant d’entreprendre quoi que ce soit.

Nous votons contre votre proposition de budget.