jeudi 15 septembre 2011

Cambriolages d'été à Avon

Retour de vacances chahuté : la porte du garage a été forcée, quelqu'un est entré dans la maison, des bijoux et de l’argenterie ont disparu. Plusieurs personnes ont connu ou entendu parler de cette mésaventure. C’est devenu banal mais cela reste une expérience difficile.

Direction le commissariat de Fontainebleau pour rédiger une déclaration de vol. Le fonctionnaire de police à l’accueil est très précis dans ses questions. Le doute se glisse, le délit a-t-il réellement eu lieu ? Suis-je un affabulateur ? Après quelques bafouillements, je suis invité à patienter en salle d’attente pour une durée de 2 à 4 heures.

La salle est petite et sale. Les locaux du commissariat sont vétustes. Comment la Police Nationale peut-elle travailler et accueillir les citoyens dans de telles conditions ? Les personnes convoquées par les inspecteurs et celles déposant une plainte sont assises face à face et se dévisagent : partageons nous la même affaire ? Le temps est long. Les cloisons sont mal insonorisées, on entend la radio de la police qui égrène les affaires en cours en Seine-et-Marne : vol à main armée à Pontault Combault, bagarre à Melun. A l’accueil arrivent d’autres plaignants : un nouveau cambriolage, un vol de papiers. Finalement je ne suis pas seul dans mes malheurs : derrière la vitre opaque du commissariat un autre monde existe, plus sombre que celui de la place du marché inondée de soleil.

Après trois heures d’attente, un officier de police judiciaire me reçoit. Son bureau est un Algeco dans la cour du commissariat. Il prend ma déposition avec beaucoup de professionnalisme. A mes questions sur l’origine de ces cambriolages, il répond de manière évasive et blasée : le cas est si courant. Après une demi-journée de procédure, je ressors hagard, la perte des biens matériels devient accessoire après ce voyage au bout de la nuit.

Quelques semaines plus tard, je recevrai un courrier du procureur classant l’affaire faute de preuves.

Que faire pour lutter contre cette criminalité ? La mairie d’Avon a doublé les effectifs de la police municipale. Les délits persistent, la police rassure les retraités mais n’est pas efficace contre les professionnels bien organisés. Il y a l’alarme électronique : elle se déclenche pour un rien et l’intervention de la société de surveillance prend du temps. Il reste les voisins qui peuvent surveiller discrètement votre maison et prévenir si un camion de déménagement entreprend le chargement de vos biens lors d’une absence. Et puis, il y a la Police Nationale qui doit disposer de moyens en matériels et en hommes pour assurer sa mission : enquêter, remonter les filières, arrêter les coupables. La protection des biens et des personnes est une mission trop sérieuse pour une commune, elle est du ressort de l’Etat.