mercredi 11 mai 2011

Restauration scolaire à Avon

Osera-t-on introduire le bio ?

Le Comité Consultatif de la Vie Scolaire s’est réuni début avril pour débattre de la restauration collective proposée aux enfants de la ville. Peu de parents étaient présents pour un sujet qui est très médiatique.

A Avon, c’est près de 11 000 repas qui sont servis mensuellement dans les 5 restaurants de la ville (écoles maternelles et élémentaires, centre aéré). La cuisine du prestataire est située à Montereau, les repas sont livrés en liaison froide, les plats sont réchauffés et servis sur place par le personnel communal. Il y a des menus pour petits enfants, pour grands, pour adultes, avec ou sans porc et même spécifiques pour jour de grève. Des animations mensuelles avec des repas à thème sont prévues dans le cahier des charges.

La réglementation évolue, en septembre 2011 il faudra respecter les recommandations du GEMRCN (Groupe d’Etude des Marchés de Restauration Collective et de Nutrition). Tout est spécifié : la composition des repas, la fréquence de présentation des plats, le service de l’eau, du pain, du sel, la taille des portions selon l’âge des convives. Les objectifs nutritionnels sont clairement donnés : augmenter la consommation des fruits des légumes et des féculents, diminuer les apports lipidiques, diminuer la consommation de glucides simples ajoutés, augmenter les apports de fer et de calcium. La démarche fait la part belle aux grandes campagnes télévisuelles sur la santé des enfants, mais se révèle parfois fausse pour un nutritionniste confirmé qui, par exemple, connaît les limites des bienfaits des produits laitiers ou de l’huile de tournesol 5ème pression.

Les parents sont globalement satisfaits de l’offre actuelle. Ils savent que l’on ne remplacera pas les petits plats d’une maman ou d’un papa à la maison, mais ils souhaiteraient toutefois que l’on progresse encore.

Leur demande porte sur plus de variété de pains : pourquoi ne pas essayer des pains semi-complets ? Le prestataire explique qu’il est difficile de trouver un boulanger pouvant assurer la livraison locale. Les parents souhaiteraient connaître la provenance des aliments. La société évoque une centrale d’achats qui achète de la viande « européenne », des fruits et légumes internationaux ; le circuit court et local ne serait pas adapté au business de la restauration collective. Les parents demandent une introduction du bio : un fruit, une vraie pomme, plus petite mais juteuse et parfumée que l’on peut manger sans l’éplucher. La mairie ne croit pas au bio, et pourtant le Grenelle de l’Environnement imposera 20% des repas en bio en 2012.

La restauration collective est aujourd’hui une grosse affaire commerciale, réglementée, aseptisée et informatisée. Le plaisir de manger un bon repas existe-t-il encore ? Que reste-t-il à nos enfants pour bien grandir et bien étudier ?