mercredi 23 février 2011

L’eau à Avon, source de vie ou de profit ?

Au moment où la communauté de communes de Fontainebleau-Avon doit renouveler son contrat de distribution d’eau, nous publions des extraits d’une tribune rédigée en mars 2010 par Alexandre Fabry, porte-parole d’Utopia au PS et Nicolas Pagnier, Secrétaire National d’Utopia. La problématique présentée est celle que nous vivons tous les jours dans notre agglomération. Les élus communautaires vont-ils se mettre au travail et renégocier le contrat ?

« La gestion de la distribution d'eau est actuellement un sujet de débat important dans toutes les collectivités. (…)

Que les grandes multinationales de l'eau aient l'expérience et le savoir-faire de la captation et de la distribution de l'eau, nul n'en doute. Qu'elles fassent mieux que des structures publiques, cela reste à démontrer. Les enquêtes des associations de consommateurs montrent qu'en moyenne, les prix sont supérieurs de 20 à 44% dans les communes qui ont délégué leur service d'eau et d'assainissement au secteur privé ! Quand on sait que 75 % des usagers français regroupés dans 60 % des communes sont alimentés par les 3 multinationales, on mesure l'ampleur de ce surcoût… Qu'elles soient en capacité de proposer une gestion durable de la ressource, il est permis d'en douter, car ces grands groupes n'ont structurellement pas cet objectif. L'objet ici n'est pas de les en blâmer : dans le système capitaliste, ce n'est tout simplement pas leur rôle. Leur rôle, c'est la réalisation d'un profit dans le cadre d'un service lucratif de distribution d'eau.

Et c'est là le cœur du problème : l'eau doit-elle être une source de vie ou une source de profit ? Peut-on éthiquement accepter que l'eau serve à enrichir les actionnaires de ces grands groupes (essentiellement, en France, Véolia, Suez et la Saur) ? Surtout quand des familles n'ont pas accès au minimum d'eau nécessaire pour vivre et que cette ressource est loin d'être inépuisable sur la planète. On sait que la désertification continue sa progression et que l'eau se raréfie. Dans le même temps, la consommation progresse structurellement par le double impact de l'augmentation de la population et de la croissance de nos besoins liée, notamment, à notre mode de production alimentaire. Dans ce contexte, aujourd'hui, 1,5 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, 2 milliards n'ont pas d'installation sanitaire et 2,5 milliards consomment de l'eau polluée.

Le retour sur l'histoire de cette gestion de l'eau apporte un éclairage intéressant, puisque ce système n'a connu qu'une expansion assez récente hors de France, au moment de la "révolution" conservatrice et néo-libérale des années 80 avec notamment l'attribution du marché de l'eau à des compagnies privées au Royaume-Uni de M. Thatcher et au Chili d'A. Pinochet ! L'argument premier en était donc bien l'idéologie de la suprématie du marché. (…)

Nous affirmons aujourd'hui : Que le droit à un minimum d'eau est un droit fondamental et universel, quel que soit son pays ou ses moyens. Nous appelons donc à la mise en place de la gratuité des premières tranches d'eau, financée par une élévation progressive du coût des tranches suivantes et calculée en litre d'eau par individu préservant ainsi les familles nombreuses. Ce principe allie justice sociale et écologique, puisque les gros consommateurs payeront pour ceux qui sont économes de la ressource, le mésusage finançant l'usage. L'Afrique du Sud a déjà constitutionnalisé ce principe, fournissant à sa population 25 litres par personne et par jour. A nous de suivre ce mouvement.Que l'eau est un bien universellement partagé et qu'il ne peut donc faire l'objet d'un quelconque profit. Nous appelons donc à sa gestion par un système de régie publique ou une SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif), permettant d'unir consommateurs et responsables politiques dans une gestion collective et raisonnée de la ressource.

Il n'y a dans ces prises de position nul procès ou nulle méfiance a priori, mais une réflexion éthique alliée à un souci pragmatique de répondre à un enjeu planétaire de ce XXIème siècle : gérer l'eau en conciliant justice sociale et écologie »

Alexandre Fabry, porte-parole d'Utopia au PS,
Nicolas Pagnier, Secrétaire National d'Utopia,

mercredi 16 février 2011

Abattage des arbres de la place de l’église d’Avon : stupéfaction et absence de concertation


Jeudi 10 février 2011 9h00, le serveur internet de Proches de Vous recoit plusieurs messages d’Avonnais atterrés qui signalent une équipe en train d’abattre les arbres bordant l’église St Pierre. Jeudi 18h30 : les conseillers Proches de Vous, de retour de leur travail, découvrent l’horreur : les arbres ont été coupés, débranchés et déracinés. La place est vide, tous les déchets ont été évacués en un temps record. Personne n’était au courant ; 2 jours auparavant, un conseil municipal se tenait en mairie, aucune communication n’a été faite. Sur place, aucun panneau n’annonçait le début des travaux. Le citoyen ne comprend pas.

Un projet a été lancé pour procéder à la réfection des abords de l’église St Pierre. Le bâtiment accuse son âge : près de 1000 ans. Il souffre des petits maux de la vieillesse. Une étude a été réalisée par les Bâtiments de France et a relevé des actions à mener : étanchéité, consolidation, lutte contre la pollution automobile. Une première tranche de travaux va démarrer dans les prochaines semaines : 264 000€ sont investis pour enfouir les réseaux et 566 000€ pour la voirie.

Ce qui est dommage, c’est que les habitants du quartier n’aient pas été consultés en phase d’avant-projet. Il aurait été intéressant de confronter les idées des uns et des autres pour élaborer un projet commun réussi. C’est le centre-village historique et il mérite notre attention. Tout aussi grave : aucune information n’a été diffusée sur l’aménagement retenu et personne n’a annoncé le début des travaux.

La mairie décide de tout, en toute impunité. Même les conseillers municipaux ne sont pas au courant.

Le citoyen lui s’énerve : il a constaté les erreurs faites lors de l’aménagement de la gare. Là-aussi il n’y a pas eu de concertation, tout a été fait en dépit du bon sens et les embouteillages, au train du dimanche soir, sont là pour le prouver. Les arbres d’espèces locales ont été abattus et remplacés par des espèces modernes. Il y a eu des fautes de gôut, l’architecte n’a pas pris le temps de respirer le lieu et d’en restituer son ambiance sylvestre.

Affaire à suivre …

mercredi 9 février 2011

Remplacement d’un délégué à la Communauté de communes, ou l’irrespect du maire d' Avon pour son adjointe.

Intervention du groupe Proches de Vous au conseil municipal du 8 février 2011

Nous sommes choqués par la forme et le fond de cette décision qui nous est proposée. En démocratie locale, il y a des choses que l’on fait et d’autres que l’on ne fait pas. L’élégance politique est une attitude.

Dans les familles, dans les groupes politiques il arrive que l’on se chamaille : je t’aimais, je t’aime, je ne t’aime plus, je t’aimerai. Le linge sale se lave en famille et non au lavoir communal.
On peut trouver des artifices : l’année passée Odette Hugot était gravement "malade", ce qui a permis d’expliquer au bon peuple qu’il fallait élire un nouveau président à la tête de la CCFA . Nous vous rassurons : Odette se portait et se porte toujours très bien.

Quand Proches de Vous critique l’action de la majorité, c’est la fonction que nous mentionnons : nous parlons de M. le Maire et non de JP Le Poulain, la vie privée est sacrée et ne doit jamais être attaquée.

Dans la décision d’aujourd’hui, le rédacteur mentionne explicitement Béatrice Rucheton : « considérant l’existence de désaccords persistants entre Mme Rucheton et l’équipe municipale, notamment sur les dossiers communautaires, et que ces désaccords créent des dissensions au sein de la majorité municipale et troublent le bon fonctionnement de l’administration municipale ». Trouble du bon fonctionnement, trouble de l’ordre public, nous sommes devant un tribunal. Quels faits lui reproche-t-on dans le détail ?

« Considérant que Mme Rucheton a perdu la confiance du Maire et de toute l’équipe municipale » : nous ne sommes pas en Tunisie chez Ben Ali, à Proches du Vous, nous respectons le travail fait depuis de nombreuses années par Mme le Maire adjointe à la culture.

Tout cela sent mauvais, tout cela ressemble à une purge stalinienne.

Nous étions, Béatrice et moi-même, présents l'été dernier à l’anniversaire de l’assassinat de Georges Mandel, ministre de la république, exécuté par la milice en juillet 1944. Une très belle lettre a été lue : celle écrite par sa fille à la fille d’un collaborateur jugé et exécuté : « Madame, mes enfants seront toujours fiers de porter le nom de leur grand-père, les vôtres auront honte « . L’image est si importante.

M. le Maire, vous manquiez de respect pour l’opposition, aujourd’hui, c’est le tour de votre majorité. Nous ne participerons pas à ce vote mascarade.

jeudi 3 février 2011

Buffet de la gare: et maintenant un bail calamiteux


Intervention du groupe « Proches de Vous » au Conseil municipal du 14/12/2010

La commune d’Avon a acheté en 2008 le Buffet de la Gare pour un montant de 280 000€. La SNCF a cédé très cher une ruine. Mais le candidat Le Poulain avait promis un cyber café, et l’achat était politique. Il fallut très vite déchanter. Les travaux de rénovation s’avérèrent trop élevés pour une commune désargentée. En 2009, M. le maire essaya de le confier à la CCFA qui n’en voulut pas. Fin 2009, nous apprîmes en conseil qu’une gérante avait été trouvée. Le projet sombra. Début 2010, M. le maire émit l’idée d’y installer les bureaux du Parc National de la forêt de Fontainebleau. Fausse piste : le parc est une idée électorale qui prend du retard.

Nous votons aujourd’hui pour une nouvelle affectation : un bar-brasserie traditionnel.

Le projet de bail est juridiquement fragile : le locataire engage de gros travaux de rénovations sur les murs ( normalement à la charge du propriétaire) et bénéficie d’une remise de loyer.
Un bail commercial sur 18 ans n’est pas de règle dans la profession : le commerce évolue très vite, un bail ne dépasse pas 3 ans, voire un an en précaire. Le montant du loyer ( 200 €/mois ) est une très mauvaise affaire pour la commune (moins de 1% annuel de l’investissement). La solution peut s’envisager en zone rurale en voie de désertification, mais nous sommes en centre ville avec des restaurants en proximité qui, à juste titre, peuvent parler de concurrence déloyale et saisir les autorités compétentes.

Nous ne souhaitons pas la faillite du repreneur. Avant de confier la gérance à un professionnel confirmé, il faut faire appel au marketing et réinventer le concept de ce Buffet de la Gare. Imaginons un lieu novateur porté par la commune d’Avon, la CCFA et la région. Un point d’entrée vert en liaison ferrée propre sur la forêt de Fontainebleau, les berges de la Seine et le château de Fontainebleau. Imaginons un accueil branché pour tous les jours de travail et les fins de semaine. Un endroit où l’on trouverait des vélos, des bateaux, des guides pour des promenades. Imaginons une promotion sur Internet vantant le pays de Fontainebleau. C’est ensuite que le Buffet de la Gare pourra trouver une nouvelle vie commerciale.

Nous avons un devoir de conseil auprès du repreneur, ne l’oublions pas. Le groupe Proches de Vous votera contre ce projet.