L’inauguration a eu lieu en grande pompe le samedi 4 février 2012. Peu de public était présent : les élus locaux s’auto-congratulaient, les citoyens étaient absents. Comment expliquer cette désaffection pour la chose publique ?
Le projet d’un montant de près de 2 000 000€ visait à moderniser le sud de l’agglomération. Deux années de travaux ont été nécessaires pour remplacer les branchements au plomb, moderniser l’éclairage, enfouir les réseaux, redessiner les trottoirs et refaire la chaussée. Deux longues années pour les riverains surpris de voir les entreprises se succéder sans grande coordination et laisser la rue dans un éternel chantier. Deux années trop longues pour les commerçants du quartier qui ont vu leur chiffre d’affaires chuter lourdement faute d’accès.
Samedi les élus classaient le dossier. Mais il reste le service après-vente à assurer.
La rue est aujourd’hui très dangereuse. Les feux tricolores ont été remplacés par une zone 30, des carrefours surélevés et des priorités à droite. Une zone 30 est un grand progrès, mais on ne compte plus les excès de vitesse et le non-respect des règles élémentaires du code de la route. La rue est devenue une zone de non-droit où les gestes d’humeur et les grossièretés rythment les flux de circulation. Au carrefour de la rue du Souvenir les premiers accidents matériels ont laissé des débris sur le bas-côté et l’on craint les premiers blessés. Rue Rémy Dumoncel, c’est celui qui force le passage qui gagne. Les enfants se rendant à pied à l’école sont en très grand danger.
Beaucoup de places de stationnement ont été supprimées, les voitures saturent aujourd’hui les rues adjacentes. Le conseil régional, associé à l’opération, annonçait sur de grands panneaux la réalisation d’une piste cyclable. Nous la cherchons, peut-être s’agira-t-il de décalcomanies sur la chaussée qui donnent l’illusion d’une voie douce dans une ville en développement durable ?